Retour sur la mobilisation des lycées de l’Education Prioritaire du 17/11
A l’( appel de l’intersyndicale régionale) et de plusieurs sections académiques du SNES-FSU, le jeudi 17 novembre était une nouvelle journée de grève pour exiger la construction rapide d’une carte élargie des lycées de l’Education Prioritaire.
Après le 29 septembre, puis le 11 octobre, la mobilisation est encore montée d’un cran. Davantage de lycées étaient mobilisés en région parisienne. Le cortège était encore plus fourni que le 11 octobre (un millier de personnes) et comptait aussi des personnels de lycées de l’académie d’Amiens ou d’Orléans-Tours. Tout montre que la détermination des enseignants ne faiblit pas en dépit des opérations de communications ministérielles.
L’intersyndicale régionale avait adressé une demande d’audience à la Ministre.
Une délégation, composée de représentants du SNES-FSU, du SNUEP-FSU, de Sud Educ, de la CGT Educ-Action, de FO et de plusieurs représentants d’établissements mobilisés a été reçue par le chef de bureau de la DGESCO en charge de l’Education Prioritaire, ainsi qu’un adjoint en charge des carrières à la DRH.
Les membres de la délégation ont mis en avant l’ampleur de la mobilisation et ont montré à l’aide de faits concrets ce qu’est, aujourd’hui, le quotidien dans des lycées qui petit à petit sortent de ’Education Prioritaire (augmentation des effectifs dans les classes, disparition des projets, climat scolaire dégradée etc). Ils ont également souligné que si les réponses de la Ministre n’étaient pas satisfaisantes, le mouvement pourrait continuer et se durcir. Il a également été montré, chiffres à l’appui que, fautes de perspectives pour les lycées de l’Education Prioritaire, le turn-over des personnels s’accentuait, fragilisant toujours plus les équipes éducatives. Enfin, il a été rappelé que les personnels des lycées concernés et les organisations syndicales posent la question de l’avenir des lycées de l’Education Prioritaire depuis plus de 2 ans, et que les réponses ont été systématiquement évasives, renforçant le sentiment actuel prédominant d’avoir été dupé.
Le SNES-FSU a insisté en particulier sur la détermination des personnels, mobilisés toujours plus nombreux depuis plusieurs semaines, mais aussi sur ce qui se joue dans les lycées de l’Education Prioritaire : dans le contexte économique et social actuel, l’école se doit de jouer le rôle central qui est le sien dans la lutte contre les inégalités, sans quoi le gâchis social sera immense. Il est donc indispensable qu’une carte élargie des lycées de l’éducation Prioritaire soit rapidement élaborée, avec un label qui donnera le droit à une dotation spécifique, une diminution du nombre d’élèves, le maintien et l’élargissement des avantages (bonifications, primes), des équipes renforcées (infirmières, vie scolaire etc). La situation dans les établissements est telle qu’il est impossible d’attendre un hypothétique prochain quinquennat comme l’annonce la Ministre.
Les représentants du Ministère ont indiqué que la Ministre a apporté une réponse aux inquiétudes des personnels mobilisés en répondant à une question d’un député mercredi 16/11, à savoir que la question des lycées de l’Education Prioritaire serait traitée lors du prochain quinquennat. Sur la question des dotations horaires des lycées pour la rentrée 2017, ils ont renvoyé vers les Rectorats de chaque académie. Ils ont aussi précisé que la Ministre avait répondu aux revendications des personnels à travers les derniers textes réglementaires sur les primes et bonifications. Enfin, ils ont aussi rappelé que la priorité du quinquennat avait été, comme cela a toujours été dit, le premier degré et le collège, et non les lycées.
Ces réponses sont inacceptables au regard des attentes des personnels ! Elles confirment que les lycées, et notamment ceux de l’Education Prioritaire, sont bien les grands oubliés de ce quinquennat.
Les sections académiques du SNES-FSU réuniront rapidement l’intersyndicale pour les suites de la mobilisation.