Un mois après la rentrée, le constat est clair : enseigner masqué s’avère très difficile, et la fatigue se fait déjà sentir.
La sensation d’étouffement, le fait de forcer constamment sur sa voix pour se faire entendre en sont la cause principale. Sans parler du ressenti des élèves, qui en viennent souvent à s’autocensurer plutôt que de prendre la parole. La qualité des cours en est donc affectée.
Enseigner avec un masque peut de plus avoir des conséquences sur la santé des personnels. En effet, certains médecins s’attendent à des incidences sur leur voix, leurs cordes vocales. Dans un article du Soir daté du 7 septembre (https://plus.lesoir.be/323368/artic...), un laryngologue belge « s’inquiète de la multiplication des pathologies qui découleront du port du masque imposé aux enseignants pendant plusieurs heures. » » Pour lui, outre la fatigue générée par le fait de forcer sur notre voix, nous nous exposons à des risques importants de lésions traumatiques des cordes vocales, et donc à des arrêts de travail.
Des professeurs de langues, handicapés dans leur enseignement de la phonologie, ont déjà formulé des demandes pour des masques transparents. D’autres encore souhaitent l’achat de micro-casques, dépense plus importante car cela implique aussi l’investissement dans une enceinte connectée. Certains établissements ont d’ailleurs commencé à tester ce dispositif.
Mais pour l’instant, l’Education Nationale, par la voix de son ministre, ne semble pas avoir pris conscience du risque sur la santé des enseignants. Pas plus qu’il ne se manifeste quand certains articles de presse pointent les risques que les établissements scolaires deviennent des foyers de contamination. Les cours en présentiel doivent absolument se poursuivre, il faut que le Ministre prenne la mesure du problème et nous entende.
Si les micros peuvent être un moyen d’éviter l’aphonie, et donc des congés de maladie, l’espace saturé dans les salles de classe se révèle aussi un problème épineux, et pas seulement en cas de pandémie ! Elargissons l’espace entre l’enseignant et les premiers rangs, de même qu’entre les élèves. Allégeons les effectifs de classe !
Rappelons au ministre de l’Education nationale que les classes surchargées font la preuve une fois de plus qu’elles nuisent à un enseignement efficace. Des effectifs inférieurs à 25 sont nécessaires et essentiels pour mener à bien nos missions et préserver nos conditions de travail et les conditions sanitaires de tous aujourd’hui. Partout des dédoublements doivent être mis en place.
Sinon le Ministre, que nous avons interpellé dès le mois de juin, sera responsable si malheureusement la situation sanitaire vient à se dégrader.