Arrestations et gardes à vue de jeunes mobilisés (17 avil 2024).
Communiqué du SNES-FSU 94 du 18 avril 2024.
Jeudi matin, 6h20 ; les parents d’un élève du lycée de Cachan sont menottés, couchés sur le sol de leur salon. Leurs enfants, au premier étage de leur maison, le sont également. L’un d’entre eux est arrêté, sa garde à vue démarre et se poursuivra durant 48 heures.
Les parents envoient à deux reprises des avocats au commissariat de Villejuif où leur fils majeur depuis janvier, est interrogé. Le commissariat appelle ; leur fils aurait refusé tout accompagnement et refuserait également de les appeler.
Brahim n’est pas le seul ; plusieurs de ses camarades de lycée sont dans la même situation.
Pour rappel, le 5 mars, le lycée est bloqué, une manifestation est organisée par des jeunes du lycée. Ils réclament des moyens pour leur établissement qui est dans un état de vétusté extraordinaire. Depuis la fusion des deux lycées de Cachan, les locaux se dégradent, le matériel est manquant, défectueux ou dangereux. Une formation spécialisée (FS), santé, sécurité et conditions de travail est dépêchée attestant des conditions particulièrement iniques dans lesquelles les professeurs exercent la mission de service public qui leur a été confiée. La FS extraordinaire reconnaît que les conditions matérielles d’exercice ne sont pas rassemblées.
Ces jeunes ont voulu alerter l’opinion publique sur leurs conditions d’apprentissage particulièrement dégradées.
Le SNES-FSU dénonce les arrestations réalisées le 17 avril ainsi que la tenue de gardes à vue. Nous réclamons la libération des élèves du lycée gardés à vue. Nous déplorons l’usage manifestement excessif de force par la police contre des jeunes, mineurs ou non, qui n’ont commis aucun crime. La méthode employée par les forces de l’ordre compromet que la jeunesse du pays se retrouve dans les valeurs de la République et respecte les institutions (police, école etc.) C’est peut-être le but recherché. La violence et la répression ne sont jamais éducatives et interdisent l’instauration d’un climat propice à l’apaisement. Ces arrestations ne sont qu’une manifestation de plus du caractère réactionnaire et de moins en moins démocratique du gouvernement de Gabriel Attal ; celui-là même qui aujourd’hui sur BFM TV réclamait qu’apparaissent désormais des mentions « fauteurs de troubles » sur les dossiers des élèves qui seraient jugés trop remuants. Elles doivent se comprendre dans le contexte des élections européennes et de la course aux électeurs d’extrême-droite.