Tenue le 8 janvier à la suite des élections professionnelles de décembre, cette Commission visait à établir le règlement intérieur de cette instance et à nommer les représentants des personnels dans les commissions de Réforme. Vous trouverez ci-dessous notre déclaration préliminaire et un rapide compte-rendu.
"En ce début d’année, nous vous présentons nos meilleurs vœux pour 2019. Ces vœux, hélas, deviennent délicats dès qu’il s’agit de les développer : notre vœu de voir un service public d’éducation renforcé dans ses moyens et ses ambitions , un service public d’éducation assurant à tous ses personnels des conditions de travail, de rémunération et une considération à la hauteur de leur engagement et de leur rôle, un service public d’éducation qui contribue à une politique globale et ambitieuse de réduction des inégalités ... Ce sont nos vœux, mais ils sont si éloignés de la politique mise en œuvre actuellement que nous craindrions de les évoquer à titre personnel, de peur d’être jugés déloyaux et séditieux.
Cette Commission constitue l’aboutissement des élections professionnelles de décembre dernier, qui ont vu le SNES et le SNUEP-FSU arriver en tête avec plus de 48 % des voix. Après sept jours de vote marqués par de graves dysfonctionnements - malgré les alertes de la FSU que le ministère n’a pas entendues - les collègues ne se sont pas découragés. Le vote avait pourtant été rendu impossible la première journée. Nous remercions les personnels qui nous ont à nouveau placé largement en tête, plus de 30 points devant la deuxième organisation. Ces bons résultats, fruits d’un travail de terrain effectué au quotidien par les syndiqué-e-s, les militantes et militants et les élu-e-s, vont permettre à la FSU de poursuivre ses actions pour défendre les personnels, pour revaloriser les métiers et améliorer le système éducatif.
Les collègues, qui ont majoritairement choisi d’apporter leur soutien au SNES et au SNUEP-FSU dans les urnes, confirment ainsi leur opposition à des réformes destructrices qu’ils n’ont eu de cesse de dénoncer (Bac, lycée, Parcoursup...), et à des suppressions massives de postes dans l’Éducation
C’est une victoire qui ne doit pas masquer le contexte de régression dans lequel nous la remportons. Avec la sortie des CPE du régime dérogatoire des enseignants, nous perdons un élu quand bien même nous emportons 80% des sièges ! On entend bien qu’il serait question d’évacuer du champ des CAPA et CAPN nombre d’opérations de carrière essentielles qui sont aujourd’hui de leur ressort, mais en attendant d’enterrer le dialogue social, la charge de travail demeure … Ce travail, nous nous devons de l’assurer aussi consciencieusement qu’auparavant et c’est pourquoi nous vous proposerons des évolutions du Règlement Intérieur qui puissent le permettre.
Pour la catégorie des CPE, le SNES et le SNUEP-FSU rappelle que l’urgence est à la création et non à la suppression de postes ! Trop de CPE sont confrontés à des effectifs d’élèves incompatibles avec un exercice complet de leurs missions. Déjà, les suppressions de postes de CPE en 2018 ont eu des conséquences, pour ne citer que le lycée Branly de Créteil. Celles de 2019 n’en auraient certainement pas moins … Et ce n’est que le plus urgent, car il nous faudrait évoquer sans tarder la nécessaire augmentation du point d’indice, entre autres ...
Les dernières semaines de 2018 ont été particulièrement éprouvantes. C’est si vrai que, pour une fois, le ministre s’est souvenu de notre existence. Il ne suffira pas d’une lettre pour rendre compte honnêtement de l’engagement des personnels. Les CPE n’ont pas compté leurs heures et ont souvent été en première ligne. Il est dommage que cette lettre ministérielle n’ait pas été suivie d’une reconnaissance financière au même titre que pour d’autres catégories de personnels. Il est également aberrant, dans ce cadre, que des collègues aient pu être mis en cause, inquiétés, voire accusés de contribuer aux troubles jusqu’à faire l’objet d’un PV pour le « sous délit d’aide ou assistance du bruit ou tapage injurieux troublant la tranquillité d’autrui. » dans notre académie.
Derrière les débordements dont elles ont été l’occasion, les mobilisations lycéennes sont motivées et légitimes : réforme du lycée annoncée, nouvelle mouture du Baccalauréat général prévue pour 2021, sans beaucoup plus de précisions sur les moyens alloués à sa mise en place ni les conditions de sa réalisation, deuxième année de « tri » post-bac effectué par l’intransigeant Parcoursup, peur des conséquences de tous ces bouleversements sur un avenir qui inquiète déjà beaucoup notre jeunesse, dans une académie toujours caractérisée par sa précarité et ses difficultés sociales."
L’administration n’a rien eu à objecter à cette déclaration, renvoyant au futur CTA de mars la question des créations de poste et remerciant, à plusieurs reprises, l’ensemble des personnels pour leur implication lors des événements de décembre.