Aujourd’hui, le jeudi 5 novembre, les professeurs du Collège Nelson Mandela du Blanc-Mesnil, soutenus par leurs deux syndicats FO et SNES, et par les parents élus ont été obligés de se mettre en grève : depuis le 1er septembre 2020, 4 classes (deux 6e, deux4e), soit 96 élèves sont privés de cours de français dans l’établissement. Leur professeur de français démissionnaire n’est toujours pas remplacée depuis maintenant deux mois.
Suite au premier confinement, le gouvernement a annoncé un plan de lutte contre le décrochage scolaire sans mettre en œuvre un véritable plan de rattrapage des cours perdus.. Aujourd’hui, les écoles restent ouvertes pour ne pas accentuer les inégalités scolaires à l’échelle nationale. Notre réalité quotidienne montre que ces annonces ne sont que des mots vides de sens, et qu’un territoire comme la Seine saint Denis est méprisé et même sacrifié.
Nous nous sommes mobilisés à plusieurs reprises pour alerter de la situation grave pour nos élèves. Voici les démarches effectuées depuis la rentrée de septembre 2020 pour avoir un remplacement rapidement :
– De la part des professeurs : deux pétitions adressées à la DSDEN
– De la part des parents d‘élèves : envoi d’un courrier recommandé au Ministère le 14 septembre + trois alertes par formulaire sur le site du rectorat + une pétition en ligne (110 signatures) + appels quotidiens à la DSDEN les 10 derniers jours avant les vacances de la Toussaint
– De la part des syndicats enseignants : deux délégations au rectorat (une en septembre et l’autre courant octobre) + envoi d’un courrier à la DSDEN + une interpellation à la mi-septembre auprès du directeur académique
– De la part du principal adjoint : appels quotidiens au rectorat pour alerter de la situation. Les appels aboutissent rarement.
De plus, une contractuelle disponible, expérimentée et résidant à proximité du collège s’est proposée et présentée dans notre établissement pour assurer le remplacement en français. Mais le rectorat, toujours silencieux n’a pas fait la démarche de la nommer sur ce poste vacant.
Tous nos appels à l’aide et leurs échecs sont humiliants autant pour l’équipe pédagogique, que pour les parents et nos élèves. Dans un contexte déjà fragilisant, ils sont plus que déstabilisés : ils sont en colère et se sentent délaissés. Leur parcours scolaire troué n’intéresse personne malgré les déclarations faites par le Ministère de l’éducation.
Nous sommes d’autant plus inquiets qu’un nouveau poste de français s’avère vacant depuis le lundi 2 novembre suite au décès d’une de nos collègues au cours des vacances de la Toussaint. Ce sont maintenant 183 élèves sans cours de français hebdomadaire dans le collège.
Conscients d’avoir fait tout ce qui était en notre pouvoir au collège Mandela pour alerter et remplacer dans l’urgence notre collègue absente depuis le 1er septembre 2020, nous n’avons aujourd’hui, le jeudi 5 novembre, qu’une seule solution : la grève et l’appel aux parents.
Nous réunirons tous les parents d’élèves le mardi 10 novembre à 18h et dès aujourd’hui, nous informons les médias de cette situation inacceptable. Nous nous adressons et demandons le soutien de nos élus locaux : députés, maire, conseil général. Nous souhaitons être reçus par la DSDEN et le rectorat en urgence. Sans réponse et sans acte concret de la part des représentants de l’Education Nationale, nous restons mobilisés.