Lundi et mardi dernier les épreuves d’E3C n’ont pas pu se tenir au lycée Mozart : les professeurs étaient massivement en grève et la très grande majorité des élèves n’est pas entrée pour composer. Ainsi le lycée Mozart fait partie des quelques dizaines de lycées d’Île-de-France (dont 3 dans le 93) dans lesquels la mobilisation de toutes et de tous continue de révéler le scandale de ces épreuves et plus largement de l’injustice du bac Blanquer devenu bac local. Nous pouvons tirer le bilan provisoire des mobilisations qui ont débuté à la mi-décembre : plus de 700 lycées ont été perturbés ; dans plus de 300 les épreuves ont été reportées à différentes reprises dans un chaos indescriptible. La semaine dernière l’Inspection Générale, institution officielle qui rassemble les inspecteurs de toutes les disciplines, a rendu public un rapport très sévère dans lequel toutes les critiques et les craintes qu’élèves, enseignants et parents avaient formulées sur les E3C sont reprises. On aurait été en droit de croire qu’après une telle mobilisation et un tel désaveu, le ministère et son ministre allaient entendre raison et annuler les E3C pour repenser les fondements du nouveau bac en fonction des critiques légitimes des uns et des autres.
Ce n’est cependant pas ce qui se passe. Le ministre et son ministère persévèrent dans leur acharnement. La police a été appelée en renfort dans de très nombreux établissements, n’hésitant devant aucune violence puisque certains élèves, accusés d’être bloqueurs, ont été envoyés en garde à vue et que la police, avec l’accord des proviseurs, est entrée dans les établissements. Du jamais vu : jamais aucun élève n’a été contraint par la force à passer des épreuves de bac. Seuls 5 proviseurs à notre connaissance, en Ile-de-France, ont décidé d’eux-mêmes de mettre fin à ce chaos qui empêche la tenue des cours et détruit l’année scolaire. A titre d’exemple, au Lycée Mozart, la direction n’a pas organisé de bac blanc écrit de Français alors que cette épreuve comptera pour 5% contre en moyenne 1,7% pour une épreuve d’E3C. Le ministre, paniqué, a annoncé dimanche dans Le Parisien qu’il « délocaliserait » les épreuves qui n’auraient pu encore se tenir dans les lycées vers des centres d’examen. Enfin, alors qu’on nous parlait au début de la limite du 5 mars pour la fin des corrections, plus aucune date n’est donnée clairement et officiellement. Tout le monde semble avoir perdu la tête en faisant de ces E3C une priorité absolue en dépit du bon sens.
Nous ne savons pas de quoi l’avenir sera fait mais nous restons farouchement opposés à ces épreuves d’E3C et au bac local. Voilà pourquoi, malgré tout, nous serons de nouveau en grève des surveillances mercredi et jeudi prochains. Nous tiendrons donc un piquet de grève dès mercredi à 7h15. La direction a décidé de ne pas banaliser les cours pour les secondes et les terminales pendant les E3C : elle est donc responsable de cette nouvelle désorganisation. Nous appelons tous les parents à nous rejoindre. Nous nous engageons à défendre tous les élèves aussi bien ceux qui ont composé que ceux qui n’ont pas composé : contrairement au ministère, nous prenons en compte l’intérêt de tous les élèves, passés, présents et futurs.