À l’occasion du comité consultatif paritaire en vue de la rentrée 2018 (CTSD) qui s’est réuni le vendredi 29 juin dernier, les représentant.e.s du SNES-FSU 93 ont obtenu de la direction académique de Seine-Saint-Denis (DSDEN 93) le montant global de l’enveloppe horaire dévolue cette année au dispositif « Devoirs faits »1 dans le département. Au titre de l’année 2017-2018, ce sont 76 655 HSE (heures supplémentaires effectives) qui ont été distribuées, soit l’équivalent de 118 postes (équivalents temps plein ou ETP), en lieu et place de moyens pérennes garantissant la stabilité des équipes pédagogiques. Il s’agit là d’un volume d’heures exorbitant qui sont, de l’aveu même, en séance, du directeur académique de la Seine-Saint-Denis, « loin d’être utilisées ».
Pendant ce temps, les dotations horaires des établissements restent insuffisantes pour compenser une croissance démographique élevée (augmentation de 1 500 heures pour presque 2 500 élèves [2471] en plus).
Pendant ce temps, les classes d’accueil (UPE2A) et les NSA qui bénéficient aux élèves allophones, les ULIS qui accueillent des élèves relevant du handicap et les dispositifs relais qui luttent contre le décrochage scolaire, ont dû, eux, faire face à une saignée horaire sans précédent (- 5 heures pour les UPE2A / NSA, - 4 heures pour les ULIS, - 8h pour les dispositifs relais, soit au total - 14,5 ETP).
Pendant ce temps, les moyens d’assistance éducative sont en constante tension : seulement 31 postes (assistant.e.s d’éducation et pédagogiques : AED et ASP) de plus pour presque 2 500 élèves supplémentaires. Le taux d’encadrement ne cesse de baisser chaque année dans le département : 1 AED pour 72 élèves à la rentrée 2015, 1 AED pour 74 élèves à la rentrée 2016, 1 AED pour 78 élèves à l’occasion de la dernière rentrée ; c’est maintenant 1 AED pour 80 élèves. Certains établissements classés en éducation prioritaire affichent même un ratio qui tourne autour d’1 AED pour 100 élèves voire plus de 100 élèves ! Force est de constater que nous sommes loin du compte : la logique d’économies budgétaires l’emporte une nouvelle fois sur les nécessités pédagogiques et éducatives.
En définitive, l’État mégote sur le dos des élèves de Seine-Saint-Denis et a délibérément choisi de privilégier une pure opération de communication ministérielle aux dépens des élèves et des familles les plus fragiles.