21 janvier 2019
Comme le laissaient présager les documents du comité technique académique, ce sont les collèges qui vont supporter les conséquences des baisses de moyens imposées par le gouvernement. En effet, pour 2 000 élèves de plus, le rectorat de Créteil annonce une augmentation de seulement 60 postes pour la Seine-Saint-Denis, dont 58 alloués en heures supplémentaires, alors qu’il en faudrait une centaine de plus pour maintenir le taux d’encadrement de 2018, déjà dégradé par plusieurs années de coupes budgétaires ! Cette année encore, la Direction académique de Seine-Saint-Denis (DSDEN 93) fait le choix de sacrifier les élèves et les familles les plus fragiles (élèves allophones) pour entériner la baisse des moyens.
Dans le même temps, le ministère souhaite mettre en œuvre ses réformes du lycée et du baccalauréat à marche forcée, tout en perpétuant le dispositif de tri social de Parcoursup. Il s’agit là encore de convaincre que nous pouvons faire mieux avec moins de moyens dans le second degré comme dans le supérieur. Dès la seconde, les élèves devront faire des choix parmi un panel limité de spécialités (en série technologique, l’horaire des spécialités sera réduit !) et verront disparaître progressivement les options jusque-là proposées par les établissements. L’orientation sera sacrifiée, à l’image de la disparition programmée des CIO, et l’aide personnalisée ne sera plus financée par des moyens attribués par le rectorat. Les élèves seront constamment sous pression et évalué.e.s de façon permanente pendant ces 3 années, du fait notamment de l’étalement des épreuves (21 en l’espace de 2 ans !) d’un baccalauréat renvoyé au local, différent selon les lycées, à raison de 40 % de la note finale.
Le ministre continue d’afficher un mépris sans nom pour les enseignant.e.s qu’il prétend museler à travers l’article 1 de la future loi « pour une école de la confiance » instituant une obligation de réserve qui donnerait un fondement à des mesures disciplinaires contre les personnels jugé.e.s coupables de « faits portant atteinte à la réputation du service public », formulation des plus équivoques permettant d’inclure toute forme de critique des politiques scolaires. Il entend également modifier nos obligations statutaires en nous imposant une 2e heure supplémentaire. Cette mesure qui permet avant tout de supprimer des postes va à rebours des besoins de notre département : alléger les services et favoriser le travail collectif en donnant du temps aux équipes. Bien au contraire, elle laisse libre cours aux chef.fe.s d’établissement pour contraindre les enseignant.e.s à une nouvelle augmentation de leur charge de travail. Plutôt que des heures supplémentaires payées au rabais qui créent des inégalités entre les personnels et les épuisent, nous devons exiger le dégel du point d’indice et un plan de rattrapage des salaires de tou.te.s les personnels !
Hausse continue des effectifs, baisse des moyens pour accompagner les élèves les plus fragiles, tri social dès le lycée, augmentation de 10 % du nombre d’heures supplémentaires pour les enseignant.e.s : 20 ans après le plan de rattrapage pour la Seine-Saint-Denis gagné de haute lutte par les personnels, les élèves et leurs parents, MM. Macron, Philippe et Blanquer poursuivent leur œuvre de démantèlement du service public d’éducation dans le département !
Dans ce contexte, le SNES-FSU 93 appelle les collègues à ne pas se laisser bâillonner, exige l’abrogation des réformes du lycée, du baccalauréat et de Parcoursup, des dotations horaires (DHG) à la hauteur des besoins et un vrai plan de revalorisation salariale. Il appelle les personnels à la grève le 24 janvier prochain et les invite à débattre des suites à donner à la mobilisation, y compris par la grève reconductible.
22 janvier 2019