Rentrée 2020 dans les collèges du 94 :
Après le confinement, les élèves et les personnels affrontent les erreurs mensongères du rectorat
Nous avions alerté, aux côtés des organisations de parents, dès le printemps dernier, sur les conditions de rentrée prévues pour 2020 alors que 19 équivalent temps-plein étaient supprimés dans le Val-De-Marne pour des prévisions d’effectifs en hausse.
Nous avons enfin appris cette semaine par les services départementaux de l’éducation nationale (DSDEN), après avoir réclamé longuement cette information, que la réalité du nombre d’élèves finalement arrivés se situe très largement au delà des prévisions, qui apparaissent désormais largement fantaisistes. Ainsi, pour cette rentrée, les collèges du Val-de-Marne ont accueilli 1300 élèves supplémentaires, avec de fait une immense tension sur les effectifs. Pourtant, les prévisions rectorales indiquaient en janvier dernier une baisse du nombre d’élèves, et celles de la DSDEN 94 indiquaient une hausse de « seulement » 580 élèves.
Il apparaît désormais que ces chiffres, largement sous-évalués, ont servi à justifier la saignée éducative que subit actuellement notre département, ses élèves et ses personnels. Les conséquences en sont terribles, et rien n’a changé depuis début septembre. Ainsi, les classes à 30 ou plus se multiplient dans le Val-De-Marne, comme au collège Molière à Chènevières ou au collège Albert-Camus au Plessis-Trévise, qui se sont mobilisés à cette rentrée sans qu’aucun moyen supplémentaire ne soit débloqué.
Dans de nombreux établissements accueillant des élèves à besoins particuliers, comme les ULIS (handicap) ou les UPE2A (élèves non francophones), les effectifs ont bondi saccageant complètement le concept même d’école « inclusive ». C’est le cas par exemple dans les collèges Issaurat à Créteil ou Chérioux à Vitry, des établissements au public déjà en difficulté par ailleurs.
Par ailleurs, les effectifs énormes notamment sur le niveau sixième ont déclenché de nombreux refus d’inscription d’élèves de sixième (plus de 50 sans affectation à cette rentrée selon SOS rentrée !), y compris sur leurs établissements de secteur. Ceci constitue une violation flagrante du droit à l’éducation, et de nombreux élèves ont été contraints de s’inscrire dans des établissements situés sur d’autres communes que la leur. Certains n’ont commencé à être scolarisés que 3 semaines avant les vacances.
Le SNES-FSU 94 dénonce les prévisions erronées des autorités académiques qui ont servi à masquer le plus longtemps possible la gravité de la situation dans les collèges du Val-de-Marne.
Le SNES-FSU 94 dénonce cette situation qui porte atteinte au droit à l’éducation et dégrade brutalement les conditions d’enseignement pour nos élèves, qui subisse déjà de plein fouet la concurrence scolaire avec les établissements privés et les établissements parisiens, mieux côtés.
Le SNES-FSU 94 rappelle que la pénurie d’enseignant continue dans notre département que cette nouvelle saignée ne peut que contribuer là encore à une hausse des départs et démissions.
Le SNES-FSU 94 continuera de réclamer un plan de rattrapage des moyens indûment supprimé dans le Val de Marne en cette rentrée, au lendemain déjà d’un confinement dévastateur pour l’avenir scolaire et social de nos élèves.