Chaos dans la préparation et l’organisation du Grand Oral !
Convocations, annulations et contre-convocations, tel est le régime d’incertitude et de maltraitance auquel sont soumis
e s les enseignant e s qui vont évaluer l’épreuve du « Grand Oral ». Cette épreuve compte pour 10 % dans les bacs généraux et 14 % dans la voie technologique.Quelques exemples éloquents attestent du chaos généralisé : lundi matin, 4 enseignant
e s se présentant au lycée Joliot-Curie de Dammarie-les-Lys (77) découvrent qu’ils elles ne sont pas sur la liste des examinateur rice s, des professeur e s sont convoqué e s à 2 endroits différents (Provins et Chelles), parfois même dans 2 départements différents (Aulnay-sous-Bois - 93 et Provins - 77), des enseignant e s en collège qui ne connaissent pas les contours de l’épreuve, et même des stagiaires, des professeures en congé maternité sont convoqué e s malgré des demandes d’annulation réitérées. Pire encore : des collègues nous ont également signalé qu’ils elles étaient censé e s interroger leurs propres élèves, ce qui va à l’encontre des règles propres à l’examen !La situation n’est pas plus reluisante du côté des candidat
e s : certain e s ont été convoqué e s dans un lycée pour découvrir une fois sur place qu’on les attendait sur un autre centre d’examen, d’autres sont attendu e s très loin de leur lycée – comme les élèves de Bussy convoqué e s au lycée Jean Vilar de Meaux sont attendu e s au lycée Charles le Chauve à Roissy-en-Brie. La mise en place a par ailleurs été très longue dans de nombreux établissements.De vendredi à dimanche soir, le SIEC a cherché à combler en catastrophe son retard dans l’envoi de convocations pour des épreuves qui commencent aujourd’hui lundi 21 juin. Jamais le SIEC n’a été dépassé à un tel point en Île-de-France pour la convocation à des épreuves du baccalauréat. Ces convocations tardives arrivent après la tenue des « commissions d’entente » censées harmoniser les critères et modalités d’évaluation des candidat e s. Elles privent ainsi des collègues de données nécessaires pour cette première du « Grand Oral », ce qui va nuire à l’équité entre des candidat e s déjà stressé e s devant une nouvelle épreuve qui les plonge dans l’incertitude. De plus, ces convocations souffrent de carences qui nuisent à leur validité : nom du lycée sans adresse et sans ville, par exemple.
La grande nouveauté du Bac Blanquer souffre de son impréparation et de son manque d’organisation alors que le Ministre a annoncé son maintien coûte que coûte. Ce Ministre porte en grande partie la responsabilité de ce chaos : il n’a su ni organiser la préparation des élèves à ce nouveau type d’épreuve, ni mettre en place les modalités d’organisation et de convocation à ce nouveau type d’évaluation qu’est le « Grand Oral ». Pire, pour l’ensemble des examens, il a fait de l’improvisation une norme de fonctionnement, préparant ainsi en catimini la disparition des épreuves terminales du baccalauréat.
L’évaluation du « Grand Oral » est assurée par un binôme, un
e enseignant e d’une des 2 spécialités du / de la candidat e et un e enseignant e d’une autre discipline. L’administration cultive au maximum le décalage par rapport à la spécialité : des enseignant e s se retrouvent ainsi convoqué e s jusqu’à la veille de l’examen à une épreuve pour laquelle ils elles n’ont jamais préparé les élèves, dont ils elles ne connaissent ni le contenu, ni les critères d’évaluation ! C’est le cas, par exemple, d’enseignant e s documentalistes en collège.Outre la nouveauté, la préparation des élèves à cette épreuve a été fortement dégradée par la crise sanitaire et par les demi-jauges qui ont généré des inégalités entre les candidat
e s issu e s d’un lycée ayant fonctionné en demi-effectifs (la majorité des cas) et ceux celles des quelques établissements restés à temps complet en présence. En outre, les enseignant e s de spécialité ont été dans l’obligation de préparer rapidement les élèves en fin d’année. Pour toutes ces raisons, les lycéen ne s n’ont eu le temps de bien préparer ni leur aisance à l’oral, ni les problématiques à présenter à l’examen.Que de stress et de souffrance générés par les carences du Ministère et de l’administration ! Le Ministre Blanquer doit en tirer les conséquences sur le « Grand Oral » cette année et sur son avenir au sein du baccalauréat. Le SNES-FSU Créteil continue de demander la suppression pure et simple de cette épreuve, fétiche inégalitaire d’un Ministre en bout de course.