Les enseignantes mobilisées de la Cité scolaire Olympe de Gouges réuni.e.s en Assemblée générale à 8h00 ce matin déplorent l’annulation du temps de concertation initialement programmé par le ministère afin de rendre un hommage digne et républicain à notre collègue Samuel Paty.
Cette rentrée s’inscrit par ailleurs dans un contexte de deuxième vague aggravée auquel le protocole sanitaire précipité et lacunaire ne saurait apporter une réponse adaptée.
L’improvisation gouvernementale qui s’est traduite par des ordres auxquels ont succédé des contre-ordres n’a pas permis de faire de ce moment le témoignage d’une nation soudée autour de nos institutions et de nos valeurs.
Il n’est pas normal de nous priver d’un temps d’échange entre enseignantes après un tel drame.
Il n’est pas normal qu’après avoir mis en scène une « union sacrée » soutenant les missions des professeures, on balaie ainsi d’un revers de main les attentes légitimes de tout un corps de métier.
Il n’est pas normal d’envisager une reprise ordinaire du travail sans que ne soit rigoureusement garantie la sécurité de l’ensemble de la communauté éducative : élèves et personnels.
Il n’est pas normal, alors que le péril couru par la nation justifie des mesures de confinement de plus en plus coercitives, qu’aucune évolution significative du protocole sanitaire ne soit mise en place. Au moment où « chaque heure compte », nous estimons que notre santé et celle de nos élèves ne peut reposer sur un protocole du « si possible » et dont l’application définitive peut être repoussée jusqu’au 9 novembre.
Il n’est pas normal d’avoir fourni aux élèves ainsi qu’aux enseignantes des masques potentiellement toxiques. Ce n’est qu’une preuve supplémentaire d’une gestion calamiteuse.
Nombre de collègues ont donc décidé de se mettre en grève ce jour pour témoigner de leur indignation face à la posture et aux tergiversations du gouvernement.
En conséquence nous demandons un renforcement véritable du protocole sanitaire et l’aménagement du temps pédagogique :
- Le renforcement durable des effectifs d’agentes pour assurer quotidiennement le nettoyage et la désinfection des locaux. Sachant que depuis la rentrée trois postes sont non pourvus.
- Des mesures concrètes et efficaces pour limiter le brassage des élèves et des personnels à la cantine et dans le gymnase.
- Une plus grande transparence sur l’évolution des cas de contamination concernant notre établissement.
- Une meilleure prise en compte de la situation des personnes vulnérables.
- Le dédoublement des classes comme prévu dans le plan de continuité pédagogique pour la rentrée 2020 dans un contexte de circulation active du virus.
- Le non cumul d’enseignement en présence et à distance en dehors des emplois du temps.
- L’allègement des programmes afin de s’adapter à la réduction du temps scolaire.
- Une adaptation concertée du calendrier des épreuves du baccalauréat et du brevet 2021.
Nous pensons que de telles mesures sont nécessaires pour éviter la fermeture complète des établissements scolaires à moyen terme, solution que nous redoutons et qui serait une catastrophe pour nos élèves et leurs familles.
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Les enseignantes mobilisées de la cité scolaire Olympe de Gouges, soutenues par les sections SNES-FSU, Sud Éducation et, Force Ouvrière.
