• Lundi 7 octobre vers 13h15, un élève du lycée M. Utrillo de Stains a été agressé par plusieurs individus alors qu’il se rendait au lycée.
Quelques minutes avant, l’élève agressé s’était interposé pour empêcher le racket d’un jeune homme. En représailles, l’agresseur est revenu accompagné d’autres individus, ils avaient des gazeuses et notre élève a été frappé à coup de béquilles.
L’élève agressé s’est réfugié au lycée où il a été recueilli.
En fin de journée, des tensions ont été constatées aux abords du lycée.
• Mardi 8 octobre à 8h00, des élèves ont bloqué le lycée. Leurs motivations semblaient être notamment l’insécurité et l’assassinat d’un rappeur du Clos Saint Lazare. Au cours de ce blocus, deux jeunes extérieurs au lycée ont été repérés et conduits en dehors de l’établissement. Une salle a été ouverte aux élèves pour qu’ils puissent discuter. Les cours ont été perturbés jusqu’à 9h30.
Des évènements d’une gravité encore plus grande ont secoué d’autres établissements de Seine Saint Denis :
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- À Epinay où la situation est très préoccupante : un élève a été très violemment agressé et est dans un état grave.
- Aux Lilas, un adolescent de 15 ans a été tué en marge d’un cours d’EPS.
Nous, enseignant.e.s mobilisé.e.s du lycée Maurice Utrillo, constatons avec colère que depuis les évènements graves qui ont secoué notre lycée en 2016, rien n’a changé.
Nos élèves doivent aller en classe dans un climat d’insécurité qui ne cesse de croitre, et qui concerne toute la Seine Saint Denis.
Nous affirmons que nos élèves et leurs familles sont abandonnés par l’État. Si les personnels du service public d’éducation résistent comme ils peuvent pour apporter aux élèves un semblant de normalité, la diminution constante des moyens et la mise en place de réformes à marche forcée ne leur permettent plus d’assurer correctement leurs missions. On ne peut ignorer la souffrance de nos élèves et des personnels d’éducation face à un climat d’insécurité et d’abandon dans nos quartiers.
Nous affirmons qu’il y a, depuis de trop nombreuses années, rupture de l’égalité républicaine, et qu’il y a urgence à la rétablir en engageant une vraie politique de la ville dans nos quartiers, volontaire et engagée. Combien de morts faudra-t-il encore pour comprendre l’urgence de la situation ?