Ce matin à partir de 9h00, l’alarme incendie de l’établissement a retenti à plusieurs reprises suspendant ainsi les cours qui avaient lieu dans l’établissement. Les ordres et les contre-ordres se sont multipliés entraînant beaucoup de confusions chez les élèves et les personnels.
Nous affirmons que c’est le Rectorat qui, par son absence de réponse claire et adaptée aux inquiétudes des personnels éducatifs, élèves et parents, nous a placés dans une situation difficile. Les incidents qui ont eu lieu ce matin sont de l’entière responsabilité du rectorat.
Entre 9h et 11h du matin, ces différentes alarmes ont obligé personnels et élèves à se regrouper dans la cour ou à sortir dans les couloirs. Le déplacement de 1250 élèves dans des couloirs trop étroits et bondés, dans une ambiance électrique est forcément générateur de tensions.
Dans ce contexte, quelques incidents sont à déplorer avec trois départs de feux dans des poubelles éteints par des élèves et un lavabo et des canalisations fendus dans les toilettes. Compte tenu du contexte, les élèves se sont globalement bien comportés. La situation aurait pu être beaucoup plus grave.
Plusieurs propos et comportements graves ont été relevés tout au long de la matinée :
– A la suite de ces incidents, la direction a pris la décision de couper le son de l’alarme incendie dans tout l’établissement et de fermer l’accès de tous les toilettes à nos élèves.
– Des équipes mobiles de sécurité ont violemment attrapé une élève par les cheveux en pleine crise d’asthme devant plusieurs de ses camarades.
– Des élèves ayant leurs règles et souhaitant aller aux toilettes s’en sont vu interdire l’accès avec comme réponse d’aller changer leur protection menstruelle derrière des arbres et, pour uriner, de se retenir. Depuis le début d’après-midi, chacun de nos élèves doit désormais trouver un membre du personnel de direction ou de vie scolaire pour se faire ouvrir les toilettes.
– Des élèves ont été arbitrairement ciblés dans le couloir alors même que ceux-ci n’avaient aucun comportement répréhensible et ont été menacés de conseils de discipline et de dépôt de plainte à la police.
– Ces événements font écho à ceux du jeudi 15 novembre : alors que des élèves déplaçaient des poubelles pour les ramener devant l’établissement, ils se sont retrouvés coincés au milieu de la rue par des EMS, leur proviseur puis une équipe de la police municipale à 7h30 du matin. Eux aussi ont alors été menacés de dépôts de plainte.
Nous condamnons fermement les propos intimidants tenus à nos élèves. Ces actes et ces propos n’ont pas leur place en milieu scolaire. En cas de violences constatées, « le chef d’établissement et l’équipe éducative doivent rechercher, dans la mesure du possible avant la mise en œuvre d’une procédure disciplinaire, toute mesure utile de nature éducative (art. R. 511-12 du code de l’éducation). »
Se réunir en assemblée générale et exprimer leurs opinions font partie des droits les plus élémentaires de nos élèves, ils ne doivent pas être sanctionnés pour cela et quand bien même des élèves transgresseraient le règlement intérieur, nous préconisons toujours la mise en place de mesures éducatives.
La réaction du rectorat depuis le début de la mobilisation est complètement inadaptée et elle ne peut qu’engendrer un cycle de violences plus important.
Nous renouvelons notre demande, maintes fois formulée, que le Recteur vienne à notre rencontre.
Aujourd’hui plusieurs membres du personnel du lycée ont encore tenté de l’interpeller au Lycée Marcel Cachin de Saint-Ouen. Le Recteur ne s’est pas arrêté pour discuter avec eux.
Les personnels mobilisés du lycée Maurice Utrillo.
19 novembre 2018