"En France, on doit savoir parler français. Retourne à Marrakech".
Ce sont les propos qui ont été tenus en classe par un élève de seconde à son enseignante. Des propos , au caractère raciste plus qu’évident, repris et soutenus par l’élève lors d’une rencontre entre le CPE, l’enseignante concernée, l’élève et ses parents.
Les excuses attendues par l’enseignante, choquée mais favorable à une démarche de dialogue, n’ont été énoncées à aucun moment. Pas plus par l’élève que par ses parents. On découvrira plus tard, au hasard d’une conversation avec son enseignante de français, que l’élève avait choisi d’appeler Charles Maurras le personnage de fiction de son récit d’invention. Simple coïncidence ? Dans cette zone périurbaine de région parisienne, les idées d’extrême droite semblent progresser au rythme des scores du Front National. Et n’épargnent plus l’école. Le concurrent FN à la mairie communiste n’est autre qu’un enseignant d’histoire d’une ville voisine….
Et ce qui marque également, c’est, sinon un signe de complaisance, un sérieux manque de réactivité de la part des autorités de l’établissement. 45 minutes de discussion pour convaincre du caractère raciste des propos énoncés – le proviseur a quand même essayé de tourner cela sur une question de « laïcité » ! 10 de plus pour que l’élève en question soit convoqué en conseil de discipline ! C’est à se demander si le rectorat ne cherche pas à effacer cette question du racisme à l’école, qui touche, comme à Stains récemment, les élèves et ici, les personnels en se focalisant outre mesure sur la laïcité.