Le lycée Léon Blum va enfin pouvoir rouvrir. Depuis décembre 2021, les équipes du lycée Léon Blum de Créteil ont tenté d’alerter leur hiérarchie sur les dysfonctionnements de leur direction ; plusieurs médiations ont été mises en place au rectorat sans jamais faire reconnaître le droit au bien-être au travail de tou.te.s. Mme la Proviseur, dont l’ensemble des équipes pointait du doigt les « faux-pas », les dysfonctionnements, voire les fautes, a été maintenue en poste. Afin de dénoncer leur mal-être, les enseignant.e.s et les AED, ont refusé d’assurer la rentrée de septembre 2022. En juin 2022 des promesses avaient été faites, elles n’ont pas été tenues. Le rectorat a clairement décidé de laisser la situation dégénérer, obligeant les collègues à faire valoir leurs droits.
Lors d’une première audience au Rectorat, mardi 6 septembre, quatre enseignant.e.s du lycée ont résumé la situation ; i.e.ls ont fait remonter de graves dysfonctionnements empêchant la rentrée de se tenir. Tou.te.s terminaient leur propos d’accord, il ne leur était plus possible de travailler conjointement avec leur cheffe. Les témoignages d’anciens professeurs, d’enseignant.e.s en poste, se sont succédé. Ils font mention d’une situation lourde dans laquelle plusieurs problèmes se croisent et se recoupent. D’abord, Mme la Proviseure commet des fautes, ensuite, elle fait régner un climat de terreur qui ne permet pas à chacun.e de travailler sereinement et pire, conduit à un mal-être généralisé qui fait que, cet établissement qu’on aime, on le quitte. Il est décidé qu’une enquête administrative serait diligentée dans les plus brefs délais. Le mardi de la semaine suivante, ce sont six IA-IPR qui sont envoyés pour recueillir les témoignages de la communauté éducative. Les conditions sont difficiles mais tou.te.s ont décidé d’évoquer des situations vécues qui font qu’i.e.ls vivent mal leur mission d’éducation.
À 16h30, alors que certain.e.s témoignent encore dans les trois salles qui ont été aménagées pour le bien de l’enquête, un communiqué du recteur est publié. Il mentionne le fait que M. Auverlot, recteur de l’académie de Créteil, déplore les heures perdues depuis quinze jours et le conflit qui oppose les membres de la communauté éducative et Mme la Proviseur. Il ajoute, enfin, que cette dernière a pris la décision de démissionner de ses fonctions dans l’attente d’une nouvelle affectation. Mme Le Proviseur serait la seule à prendre en compte le bien des élèves. Si le soulagement est grand à l’annonce de ce départ, les mines sont graves au CDI où l’on reçoit l’information. Les enseignant.e.s souhaitent préciser qu’i.e.ls veulent ardemment retrouver leurs classes et assurer les missions qui leur ont été données mais ne le pouvaient pas dans un contexte de stress permanent et d’angoisse généralisée. Mme la Proviseur adjointe est nommée temporairement à la tête de l’établissement. Tou.te.s apprécient de reprendre le travail dans des conditions qui devraient permettre à chacun.e de revenir travailler avec sérénité.
Le SNES-FSU 94 tient à renouveler son soutien aux collègues du lycée Léon Blum. Il déplore qu’ici, comme dans une trop grande majorité d’établissements, les enseignant.e.s travaillent avec la boule au ventre. Il ajoute enfin que c’est le manque de moyens qui permet à un très grand nombre de personnel.le.s de direction d’outrepasser leurs droits et d’instaurer un climat de terreur qui nuit à tou.te.s, enseignant.e.s, agent.e.s et élèves. Nous continuons de réclamer des moyens pour faire fonctionner le service public d’éducation, pour que le respect des droits de chacun.e soit assuré et pour que tou.te.s aient accès à une école de l’émancipation.