Depuis plusieurs mois, les personnels du lycée Flora Tristan de NOISY-LE GRAND (93160) se sont mobilisés, avec le soutien actif des associations de parents d’élèves, contre les réformes Blanquer, du lycée, du baccalauréat et contre Parcoursup, notamment par :
– la participation au collectif de Noisy pour l’éducation,
– l’organisation avec ce collectif d’AG de villes,
– la participation aux journées de grèves et aux manifestations,
– l’occupation nocturne du lycée à plusieurs reprises,
– par le boycott des conseils de classe de seconde au deuxième trimestre.
Pourquoi une telle mobilisation depuis des mois ?
Parce que nous demandons pour notre lycée :
– davantage de moyens face à une DHG ne nous permettant plus d’assurer à nos élèves des conditions d’apprentissage équivalentes à celles des années précédentes (mise en cause des groupes à effectifs réduits, des dispositifs pédagogiques, de certaines options…) nous avons obtenu une audience au rectorat.
Parce que nous sommes contre :
– la réforme du lycée qui entraîne un système plus ségrégatif que les anciennes séries, (disparition des maths du tronc commun, effectifs plus nombreux dans les cours de tronc commun ainsi que dans de nombreuses spécialités, notamment en langues vivantes, etc).
– les « bacs maison », porteurs d’une aggravation des inégalités territoriales et sociales, problématique à laquelle nous sommes particulièrement sensibles en Seine-Saint-Denis.
– l’organisation et la généralisation de la sélection à l’université avec Parcoursup,
– les mises en cause de la fonction publique (mise en cause du paritarisme, généralisation de la précarité par l’augmentation du nombre des contractuels, ce qui signifie le renoncement à titulariser les contractuels existant…) et l’aggravation des conditions de travail et donc d’existence pour beaucoup d’entre nous.
Le ministre est resté sourd à nos inquiétudes. Les réformes passent en force, malgré les votes négatifs de nos représentants au Conseil Supérieur de l’Education (CSE), dans des conditions qui constituent un déni de démocratie d’ampleur inédite (amendements de dernière minute, absence de discussion avec nos représentants, etc.).
De la même manière, nous n’avons reçu aucune réponse du rectorat concernant nos revendications et les moyens accordés au lycée, malgré une audience le 3 avril 2019.
Par conséquent, nous avons pris la décision de nous mettre en grève le 17 juin, premier jour des épreuves du Baccalauréat, malgré les difficultés y compris déontologiques que cela provoque.
Néanmoins, nous n’avons jamais eu l’intention de perturber le déroulement des épreuves. En nous mettant en grève, nous savons que l’administration a les moyens de faire face à la situation.
Il s’agit pour nous d’un acte inédit dont la forte dimension symbolique ne peut échapper à personne : cette grève est sans précédent depuis un demi-siècle, depuis mai 68 !
Le ministre ne doit pas se leurrer : ce mouvement signifie bien que l’ensemble de la profession est profondément hostile aux réformes.
Nous demandons, avec nos organisations syndicales, avec les organisations de parents d’élèves et les organisations lycéennes, l’ouverture, enfin, de discussions immédiates.
Il est temps pour le Ministère d’écouter les personnels.