Alors que les lycéens doivent confirmer d’ici le 31 mars leurs vœux dans Parcoursup, les Psychologues de l’Éducation nationale et les directeurs de CIO de Seine Saint Denis ont eu la surprise de découvrir un message émanant de la DSDEN les enjoignant très fermement à « se rapprocher de leurs établissements » pour identifier et recevoir en urgence les élèves n’ayant fait que peu de vœux sur des filières sélectives. A ce message était jointe une fiche sur l’apprentissage.
Manifestement la DSDEN ne connaît pas le travail des PsyEN qui, depuis la rentrée aident les élèves dans l’élaboration de leur projet d’orientation, en lien avec les professeurs et ont eu à cœur, particulièrement cette année, d’apporter toute leur expertise aux lycéens et aux parents dans un contexte marqué par la précipitation et les modifications successives de la procédure.
Plus choquante encore l’incitation à diriger vers l’apprentissage les élèves dont l’administration pressent qu’ils n’auront pas de place dans l’enseignement supérieur !
C’est là que la communication du MEN atteint ses limites ! Il manquera de toute façon au moins 40 000 places dans l’enseignement supérieur au niveau national. Qu’on ne compte pas sur les PsyEN pour faire croire aux élèves que les refus qu’ils auront reçus seraient dus à leur « mauvais profil » ou pour les détourner de leurs projets d’études supérieures !
Après avoir méprisé le travail des PsyEN du second degré en choisissant de nommer un 2e professeur principal, jugé plus efficace pour assurer l’accompagnement des élèves de terminale, voici maintenant que l’administration se souvient de leur existence et attend qu’ils gèrent les dysfonctionnement d’un système qui prétend conserver le droit d’entrer dans le supérieur à tous les bacheliers mais organise la sélection et le tri social.
Cette situation n’est pas isolée. Dans d’autres académies des consignes similaires ont été données, même si les termes en sont plus choisis.
Les PsyEN continueront à faire leur travail et à accomplir leurs missions avec conscience et déontologie professionnelles dans l’intérêt des élèves, malgré des conditions très difficiles, avec une charge de 1500 élèves en moyenne et 3 ou 4 établissements. Parcoursup n’est que la traduction technique d’une loi qui restreint les possibilités d’études supérieures pour les lycéens les moins confiants et les moins avertis des arcanes du système. Il faudra bien que le MEN et le ministère de l’enseignement supérieur en assument la responsabilité !
30 mars 2018