Nous tenons à exprimer publiquement nos inquiétudes à la suite des assemblées générales des personnels réunis le 8 et lors de la grève du 12 novembre :
§ La réforme prévoit une baisse importante des moyens financiers et humains, soit :
– La hausse des effectifs : 35 élèves par classe en 1re et terminale dans le tronc commun
– La réduction des heures en demi-groupe
– La mise en danger des options : cinéma, théâtre, classe européenne, latin, grec…
Il en résultera une dégradation du suivi personnalisé des élèves par les enseignants, du climat scolaire ainsi qu’une baisse de la richesse éducative de l’établissement.
La réforme met en avant la possibilité donnée aux élèves de choisir plus librement le contenu de leur scolarité. En effet la nouvelle organisation autorise théoriquement les élèves à choisir sans contraintes trois spécialités en première.
Cependant, la traduction de ces promesses dans la réalité suscite de grandes inquiétudes :
– Ce choix sera effectué très tôt, dès la fin de la seconde, et engagera globalement l’avenir des élèves, et notamment leur orientation post-bac qui dépendra complètement de leurs spécialités de première et terminale ;
– Ce choix devra être effectué dans le flou total : personne aujourd’hui ne connait le contenu exact des programmes des spécialités, ni ne sait comment les filières post-bac définiront leurs critères de recrutement des élèves.
Tout cela va évidemment conduire à un renforcement de la sélection sociale des élèves au lycée et lors du passage dans l’enseignement supérieur : ceux qui s’en sortiront seront ceux qui, par leur réseau social et familial, sauront s’orienter dès la seconde vers les spécialités qui ouvrent le plus de débouchés.
La nouvelle organisation pose de nombreux problèmes. La réforme prévoit d’introduire 18 épreuves de contrôle continu en deux ans, représentant 40 % du baccalauréat. Les élèves seront donc évalués en permanence, au détriment des heures de cours, et de l’apprentissage progressif, sur trois ans, des méthodes propres à chaque discipline. Nous nous inquiétons de la tension et du stress que cela va engendrer pour les élèves, dont chaque note sera déterminante.
Par ailleurs, le contrôle continu risque de porter atteinte à la dimension nationale de l’examen, et de renforcer l’inégalité entre les établissements avec un bac dont il est spécifié qu’il a été obtenu dans le 93.
L’examen final comporte un « grand oral », représentant 15 % de la note finale. Aucun volume horaire n’est prévu pour le préparer.
Enfin, les élèves, répartis entre tronc commun et spécialités, changeront constamment de groupe : les classes disparaissent : qu’en est-il du suivi des élèves dans ces conditions ?