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Quatre enseignant.e.s du lycée Angela Davis de Saint-Denis ont été convoqué.e.s au rectorat de l’académie de Créteil les 22 mars et 6 avril 2021. Ces rendez-vous ont pris la forme d’entretiens disciplinaires, faisant suite à des rapports établis par le chef d’établissement, et sont susceptibles de déboucher sur des sanctions, encore inconnues pour l’heure. D’autres enseignant.e.s de l’établissement ont également reçu des courriers officiels pour leur rappeler leurs obligations, sur des faits anecdotiques. La direction et le rectorat font planer la menace de sanctions, à l’exemple de ce qui se passe ou s’est passé ces trois dernières années à Choisy-le-Roi, Bobigny, Melle ou Bordeaux, pour faire rentrer dans le rang les personnes qui contestent la dégradation programmée et progressive des conditions d’enseignement.
En effet, tou.te.s ces enseignant.e.s, syndiqué.e.s et/ou représentant.e.s au Conseil d’Administration du lycée Angela Davis, font partie des personnels qui se sont mobilisé.e.s en novembre suite à l’assassinat de Samuel Paty et pour obtenir la mise en place d’un protocole sanitaire viable dans leur établissement. Elles et ils se sont également investi.e.s ces dernières années dans différentes luttes afin d’obtenir des conditions d’apprentissage décentes pour les élèves de leur lycée qui, bien qu’en ayant toutes les caractéristiques, n’a jamais été reconnu comme relevant de l’éducation prioritaire, car créé après la réforme de 2015.
Certain.e.s enseignant.e.s du lycée ont interpellé publiquement Monsieur le ministre de l’Éducation nationale en octobre 2019 sur les problèmes de violence et sur la souffrance des élèves et des personnels de l’éducation dans le département. La réponse à ces inquiétudes a été une campagne de désinformation par voie de presse, approuvée par le ministre, et une inspection générale, diligentée dans le lycée l’an passé. Les résultats n’en ont jamais été publiés, et aucun fait justifiant des mesures disciplinaires ne semble avoir été relevé à cette occasion.
Et pourtant, en l’espace de quelques mois, le chef d’établissement nouvellement arrivé à la rentrée 2020 a déjà lancé des procédures contre quatre collègues, ciblant syndicalistes et représentant.e.s des personnels, sur des motifs à la fois dérisoires et sciemment orientés, afin de les présenter comme de mauvais fonctionnaires et de justifier d’éventuelles sanctions.
Deux collègues ont été mis en cause suite à la grève de début novembre, l’un pour avoir soi-disant collé une affiche dans le lycée (ce qu’il conteste, preuves à l’appui), l’autre pour avoir prétendument encouragé les élèves à contester le calendrier fixé par le chef d’établissement pour l’application du protocole sanitaire renforcé en demi-groupes (le proviseur ayant décidé unilatéralement et sans raisons, malgré l’accord trouvé en CHS, de retarder sa mise en œuvre).
Les deux autres collègues ont quant à eux été ciblé.e.s plus récemment. Il leur est reproché la présence en classe d’élèves dont la tenue a été jugée contraire aux principes de la loi de 2004 sur le port des signes religieux ostensibles. Il va sans dire que chacun.e des membres de l’équipe enseignante de cet établissement veille à faire respecter le principe de laïcité, et il n’y a d’ailleurs pas plus de difficultés avec les élèves à ce sujet que dans n’importe quel autre établissement. Mais un épiphénomène, un bandeau jugé un peu trop large ou une seconde d’inattention de l’enseignant.e sont ici traités comme des faits d’une extrême gravité. Et plutôt que de proposer son concours pour gérer cette situation avec tact, par le dialogue avec les différentes parties prenantes, comme cela se fait habituellement, la direction a préféré mettre en œuvre une procédure disciplinaire à l’encontre de ces deux collègues.
Nous ne nous y trompons pas : comme à Bobigny, à Choisy, à Melle ou à Bordeaux, c’est bien l’engagement de ces collègues dans les mobilisations qu’on veut leur faire payer. Au-delà, c’est tout.e.s celles et ceux qui cherchent à se battre pour des conditions de travail décentes qu’on veut faire taire. Cette campagne d’intimidation a échoué, comme en atteste le soutien qui s’est exprimé en faveur de ces quatre enseignant.e.s.
Nous nous alarmons de la campagne de répression menée contre l’équipe du lycée Angela Davis, comme ailleurs dans l’Éducation Nationale et les autres services publics et nous réclamons l’arrêt de toutes les procédures contre ces personnels.
Contact Twitter : @DAVISenlutte
Contact Facebook : Lycée Angela Davis - Personnels mobilisés
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