Motion féministe - congres Snes Créteil 2021 ; Pour un SNES-FSU véritablement féministe : construisons l’égalité au quotidien
En tant qu’organisation progressiste et de transformation sociale, le SNES-FSU veille au respect de l’égalité entre les femmes et les hommes dans ses interventions face à l’administration, dans la défense individuelle et collective des collègues mais également dans sa participation à des journées de mobilisation et de formation autour des questions liées aux droits des femmes. Depuis plusieurs années, nous défendons le principe de parité, l’accès des femmes à des responsabilités au travail et la défense de ces dernières, qui occupent majoritairement les postes à temps partiel et subissent des ralentissements de carrière. Or, une intervention véritablement féministe, en faveur de cette thématique essentielle à la construction du mouvement social, ne saurait avoir lieu sans une prise de conscience et des changements majeurs au sein même de notre syndicat.
Comme tout collectif, le SNES-FSU n’est pas imperméable aux schémas patriarcaux qui ont cours dans la société : dans notre syndicat comme ailleurs, il est plus difficile pour les femmes de se faire entendre, de prétendre à exercer des responsabilités, de concilier vie personnelle, professionnelle et engagement syndical. Notre corps de métier est très majoritairement féminin, mais nos syndiqué-es, nos élu-es et nos militant-es (et d’autant plus ceux et celles qui accèdent à des responsabilités académiques ou nationales) semblent être majoritairement des hommes. Est-ce à dire que le SNES n’a pas pris tout l’enjeu de ce qu’impliquait la nécessité d’une organisation véritablement paritaire et féministe ?
Il apparaît impensable que la lutte pour une véritable égalité au sein du syndicat ne soit pas une priorité : c’est en donnant à nos syndiquées, élues et militantes de véritables moyens de s’investir et de lutter pour l’égalité et leur émancipation dans le SNES que nous pourrons, par la suite, espérer impulser des évolutions dans notre milieu professionnel et dans la société. A ce titre, il est fondamental que le SNES dans son ensemble agisse en faveur du respect de l’égalité et de l’accès des femmes aux responsabilités syndicales.
Ainsi, il nous paraît nécessaire que :
* L’ensemble des responsabilités des secrétariats départementaux, académiques et nationaux soit obligatoirement occupé à parité (voire à proportion selon la répartition femmes-hommes dans la profession) par des femmes et des hommes afin de s’appliquer à nous-mêmes les principes que nous défendons.
* Des cadres nationaux, académiques et départementaux soient mis en place afin de permettre aux femmes militantes au SNES de se réunir en non-mixité pour pouvoir évoquer collectivement leur place et leur rôle au sein de l’organisation.
* Une réflexion profonde soit menée sur la répartition genrée du temps de parole et des responsabilités au sein des S2, S3 et S4. Elle doit également s’accompagner d’une évolution de nos pratiques militantes (horaires de réunions, organisation du militantisme, disponibilité, mobilité) afin que toutes puissent pleinement s’impliquer dans la construction du SNES.
* Afin de contribuer à cette prise de conscience et d’analyser au mieux la situation, une enquête soit réalisée auprès des militantes sur les violences sexistes ou sexuelles qu’elles subissent au sein du syndicat, mais aussi plus largement sur les freins à leur investissement militant, afin de contribuer à cette prise de conscience
* Des « Secteurs femmes » académiques soient créés partout afin d’accompagner une évolution des pratiques en faveur de l’égalité dans toutes les académies. De même au niveau national, le groupe femmes doit être réactivé pour que les questions d’inégalités femmes-hommes irriguent toute notre activité syndicale.
* Toutes les militantes du syndicat puissent bénéficier de formations dédiées pour les aider à déconstruire les schémas qui se rejouent dans notre organisation et accompagner leur prise de responsabilité.
* L’utilisation de l’écriture inclusive devienne la norme dans l’ensemble des communications du SNES-FSU afin de respecter une meilleure représentation des femmes et des hommes y compris dans nos textes.
Liste des signataires de la contribution :
Claire Fortassin, Martine Clodoré, Blandine Paulet, Caroline Quiniou, Anne Richard, Elisabeth Hervouet, Mina El Azzouzi, Maitane Cocagne, Amandine Cormier, Khamta Ryam, Véronique Pabian, Laetitia Benoit, Anaïs Vimenet, Audrey Oualid, Valérie Chemin, Hélène Boyer, Karine Darjo, Dominique Balducci, Marie Karaquillo, Camille Ducrot, Catherine Anglesio, Maud Coutant, Isabelle Truffinet, Martine Stemper, Laure Alexandre, Lucie Krumeich et Christine Jarrige.
militantes du SNES-FSU Créteil.