Nous, personnels enseignants et d’éducation du lycée Samuel Beckett réunis en assemblée générale ce 8 octobre 2018, considérons que la réforme du lycée prévue pour entrer en vigueur en septembre 2019 fait peser de graves menaces sur l’avenir de notre établissement :
– rien ne garantit que les 12 nouvelles spécialités seront offertes dans notre petit lycée, y compris les 7 spécialités « principales » : le bulletin officiel de l’éducation nationale du 27/09 indique que ces spécialités pourront être proposées par zone géographique et non par établissement et que des élèves pourront être amenés à suivre certains cours dans un établissement et certains cours dans un autre, voire à distance via le CNED : dans ce cas, où est la prétendue liberté de choix des élèves, si l’offre est décidée au niveau du territoire et non de l’établissement ?
– rien ne garantit que le volume horaire actuellement dévolu à chaque discipline, dont découlent les postes attribués aux personnels enseignants, sera maintenu en l’état : nous craignons des suppressions de postes
– nous craignons l’extension du recours à l’annualisation, introduite dans la nouvelle grille horaire de Seconde dans le cas de l’EMC
– tout porte à croire que les classes vont être de plus en plus chargées, avec des effectifs poussés au maximum de leurs capacités dans les enseignements de tronc commun ; rien n’est précisé sur d’éventuels enseignements en groupes réduits : en langues, en sciences, en SES, en mathématiques etc.
– nos craintes sont renforcées par la baisse du nombre de places ouvertes aux différents concours d’enseignement (-20% en 2018 par rapport à 2017)
– nos craintes sont également renforcées par l’annonce, faite par le ministère de l’éducation nationale, d’une suppression dès l’an prochain de 2650 postes d’enseignants dans le secondaire... alors même que le nombre d’élèves va augmenter jusqu’en 2022.
Face à cela, nous avons décidé d’adopter la position suivante :
– nous refusons que nos élèves aient à se rendre dans plusieurs établissements pour suivre leurs cours, ce qui risque d’être d’autant plus difficile pour des élèves du lycée Beckett, en raison de son éloignement
– nous refusons que des heures d’enseignement soient supprimées dans notre lycée à la rentrée 2019 : cela aura non seulement pour effet des suppressions de postes de professeurs mais aussi l’augmentation de la plupart des groupes classes, au détriment des conditions de travail des élèves
– aux organisations syndicales qui nous représentent, nous ne demandons pas d’aménager la réforme en négociant avec le ministère : nous leur demandons d’organiser la lutte en appelant l’ensemble de la profession à se mobiliser contre cette réforme, qui s’inscrit dans un cadre général de démantèlement des services publics
Position adoptée à l’unanimité en assemblée générale (heure d’information syndicale) le 8 octobre 2018.