Refus de la majorité des enseignants du CA d’assister à la signature du contrat « ambition réussite »
Quand le collège a appris son classement EP1 en février 2006, deux raisons ont poussé une majorité d’enseignants à accepter cette situation :
– la reconnaissance que le REP R.Luxemburg faisait bien partie des zones où l’Education avait besoin de moyens supplémntaires
– l’espoir que les moyens supplémentaires permettraient de répondre aux attentes que nous avons depuis des années.
A l’époque en effet, le flou du projet et les affirmations de M l’inspecteur d’académie
qui ,après avoir reconnu la qualité de notre travail, nous assurait que nous aurions « toute liberté pour construire notre projet » nous laissaient un peu d’espoir.
Nos revendications pirncipales étaient :
– diminution du nombre d’élèves par classe
– heures de vie de classe régulières inscrites dans nos services et dans les emplois du temps des élèves
– heures de concertation comprises dans nos services
– 12h/ hebdo pour les néo-titulaires pour leur 1re année
– heures d’études en quantité suffisante.
Bien sûr, nous étions déja inquiets,voire outrés par certains aspects du projet :
– inquiets sur la volonté politique de s’attaquer vraiment aux problèmes ; en effet , vu le niveau de nos élèves de 6e - et les tests de cette année nous confortent dans notre analyse-il apparait évident que c’est au niveau de l’élémentaire qu’aurait du porter l’effort principal ; mais cela aurait naturellement demandé beaucoup plus de moyens : on a préféré supprimer 8500 postes d’enseignants et on se prépare à remettre en cause leur statut pour rogner encore sur les créations de postes !
– D’où notre colère sur le fait que les heures accordées soient prises à l’ensemble des établissements et, en plus, en supprimant un grand nombre d’établissements prioritaires !
– l’inégalité de traitement des élèves augurait mal de la volonté de vraiment s’attaquer à l’echecscolaire : la possibilité pour les meilleurs de déroger à la carte scolaire rend plus difficile encore la réalisation d’un enseignement de qualité dans les établissements concernés et l’orientation précoce vers l’apprentissage des élèves en grande difficulté et la limitation pour les « faibles » à l’enseignement du seul socle commun ( minimum ?) de connaissances montrent bien qu’on ne veut pas réduire les inégalités scolaires, mais se débarrasser rapidement des élèves en difficulté plutôt que de se donner les moyens pour leur permettre de réussir - là encore des « économies ».
– le principe de contractualisation , s’appliquant tant aux élèves qu’aux équipes éducatives, nous parait dangereux : qu’ arrivera-t-il à ceux, équipes éducatives et surtout élèves, qui « ne rempliront pas leur contrat » ? Que devient le principe d’une répartition équitable des moyens en fonction des besoins des élèves ?
– la fonction de professeur référent : en premier lieu , même si dans les textes ils n’ont aucun statut hiérarchique, ils ont malgré tout une situation particulière , qui dans certains cas peut poser problème. Mais surtout, la plupart d’entre nous n’ont pas attendu EP1 pour remplir, et souvent très bien, les tâches qui leur sont imparties ; il aurait donc été préférable de se servir de leurs compétences en les aidant à mieux encore les accomplir en leur répartissant les heures apportées
par EP1 .( Ceci bien sur n’est pas une mise en cause de nos collègues mais bien de leur fonction)
– enfin la suppression d’une classe de 5e était en complète contradiction avec la nessecité de réduire le nombre d’élèves par classe : toutes nos 5es sont à 25 , ce qui est un comble pour un établissement EP1 !
Malgré ces réserves, nous avons accepté de participer à la mise en place du projet. Nous nous sommes hélas vite rendu compte que la liberté totale que nous avait fait miroiter M. l’inspecteur n’existait pas, et bien peu de nos voeux ont pu être pris en compte :
Le seul point positif à l’heure actuelle concerne les études , même si elles sont en nombre insuffisant en regard des besoins.
En effet :
– nous n’avons pu répartir les heures récupérées grace aux professeurs référents sur l’ensemble de l’équipe enseignante : leur nombre d’heures devant des classes en responsabilité étant limitée à un maximum de 9 !
– la dotation a été insuffisante pour pour permettre la mise en place d’heures de vie de classe régulières ; elles auraient pourtant surement permis d’éviter certains graves incidents de ces 15 derniers jours !
– si on a accordé 2 petites heures ( contre 6 souhaitées, particulièrement en ZEP) aux néo-titulaires en poste , il est inadmissible que les nombreux « néo-tzr », dont la situation est souvent plus difficile encore , (cf pétition) n’y aient pas eu droit !
– nous ne nous attarderons pas sur le nombre d’élèves par classe, point pourtant capital, EP1 n’apportant rien, et notre situation s’étant même dégradée par rapport à l’an dernier !
– quant aux heures de concertation , nous n’avons eu guère plus qu’un effet d’annonce, tant ce qui est possible - et encore dans des conditions très contraignantes - est loin de nos revendications : 2h/ hebdo (voir 3ou 4 si on veut se concerter à 2ou3) pour une 50aine d’enseignants alors que 3h par enseignant seraient nécessaires pour un suivi collectif des élèves, la préparation des projets interdiscplinaires,les contacts necessaires avec les autres acteurs du système scolaire tant dans qu’à l’exterieur de l’établissement.
Nous espérions aussi pouvoir développer notre travail commun avec l’élémentaire ; non par une déréglementation des statuts des uns et des autres ; mais par une plus grande possibilité de nous rencontrer et de travailler ensemble. Possibilité partagée par tous et non pas réservée aux seuls référents ; là aussi nos espoirs ont été déçus : Quand , en 1998, nous avons été classés REP, 6 enseignants du collège ont pu, participer à un stage de 3 jours avec leurs collègues du primaire, nous avons pu assister à leurs cours , eux aux nôtres ;ce qui apermis des échanges et des découvertes fructueux ; cette année alors que nous sommes « ambition réussite » seuls 4 enseignants ont eu droit à ce jour à un stage de UN SEUL jour.
Pour toutes ces raisons, parce qu’aussi le CA n’a pas son mot à dire dans le projet , parce qu’enfin , malgré les demandes récurentes de ce même CA et les affirmations à la presse de M . le recteur, nous n’avons toujours que 40/100 de présence infirmière sur la semaine , alors que nous avons une segpa , une classe relais et une UPI , les enseignants élus ont majoritairement décidé de ne pas participer à la signature du contrat.
Les enseignants du CA