Cette CAPA, comprenant initialement les révisions de notation, n’a porté que sur l’accès à la Hors-Classe en l’absence de demande de contestation de notes. Vous trouverez ci-dessous notre déclaration.
Plus qu’une année scolaire, qui nous verra encore nous réunir pour la phase d’ajustement, ces CAPA de promotion à la Hors-classe et de révision de notation marquent plutôt la conclusion d’une forme de progression de carrière, l’occasion d’un premier bilan et surtout de souligner nos priorités pour ce qui la remplacera.
Les décrets en application de PPCR concernant les nouvelles carrières des enseignants et CPE sont parus. La rédaction 2017 de la note de service ministérielle, comporte dans le préambule, la phrase suivante : "L’établissement des tableaux d’avancement à la hors classe s’inscrit, pour le dernier exercice, dans le cadre statutaire existant, mais également dans le contexte général de la redéfinition des parcours professionnels, des carrières et des rémunérations des personnels enseignants et d’éducation qui pose le principe que tout enseignant et personnel d’éducation a vocation à dérouler une carrière complète sur au moins deux grades." C’est pourquoi nous serons amenés à vous interroger sur au moins une situation en cours de séance.
Nous siégeons aujourd’hui pour la dernière CAPA Hors Classe CPE avant l’instauration, au 1er septembre 2017, du nouveau « parcours professionnel carrières et rémunérations » (PPCR). Malgré ses insuffisances, ce dernier déconnecte presque intégralement les changements d’échelon et de grade de l’évaluation des personnels. Trois rendez-vous de carrière remplaceront désormais la notation administrative annuelle et les avis portés pour l’accès à la hors-classe.
Nous réaffirmons ici que la hors-classe doit devenir le débouché naturel de carrière de tous les collègues et nous revendiquons, qui plus est, une carrière en onze échelons intégrant les indices terminaux de la future classe exceptionnelle
Pour les CPE, c’est la fin d’un système de notation unique. Tout au long des discussions sur le projet de grille d’évaluation, le SNES-FSU a défendu un dispositif aligné sur celui des enseignants et consacrant l’ambition de la circulaire de missions, un CPE « concepteur de son activité ». Il a dénoncé les dangers d’une grille d’évaluation tronçonnant le métier par items, avec une approche « à la découpe ». La double évaluation doit permettre de sortir d’un rapport dual avec le chef d’établissement et de prendre appui sur des critères nationaux en lien avec la pratique professionnelle. C’est pourquoi nous tenons à vous alerter encore sur certain critères actuels qui paraissent très cristoliens et très peu professionnels.
L’an dernier, déjà, nous vous alertions sur l’usage inapproprié, excessif et peu pertinent qui était fait de la « loyauté » dans l’appréciation des collègues et votre réponse avait été aussi brève et définitive que générale. Elle qualifie encore 15% des promouvables. Nous tenterons donc aujourd’hui de faire preuve de pédagogie, espérant du moins être compris à défaut de vous convaincre.
Nous voulons juste rester dans le cadre général. Aucun autre enseignant, même les documentalistes avec qui nous partageons les mêmes inspecteurs, ne sont ainsi qualifiés. Pourtant, l’immense majorité d’entre eux adoptent « un comportement éthique et responsable ». Doit-on comprendre que 85 % des CPE promouvables sont déloyaux ? tourne-casaque ? Versatiles ? Imprévisibles ?
Parallèlement, sans recourir à une rhétorique féodale, de nombreux chefs d’établissement savent valoriser les CPE de manière pertinente et adaptée. On peut lire sous leurs plumes « la conscience professionnelle », « la rigueur », le dialogue « franc et constructif », « le positionnement dans l’intérêt du service public » ou « de l’intérêt général ». Lorsque la loyauté, parfois même la loyauté « au chef d’établissement » (contre l’intérêt de qui ?), est invoquée nous ne sommes plus dans le cadre professionnel. Nous basculons dans quelque chose qui, entre l’affectif et la volonté de puissance, devient néfaste pour chacune des parties. (et si vous persistez, pour toute réponse, à affirmer que l’intérêt général est incarné
Nous pourrions expliquer cette dérive chez certains chefs d’établissement par l’extrême pression professionnelle qu’ils subissent, l’isolement caractérisant souvent la fonction mais nous sommes effarés de constater que les mêmes mots se retrouvent, pour moitié dans l’appréciation des IPR. Nous attendons de l’inspection du recul, une vision globale, apaisée, de la pratique professionnelle, tout le contraire de cette ordalie.
Nous formons le vœu que les rendez-vous de carrière à venir délaisseront ces scories, heureusement minoritaires, pour se concentrer sur le métier et nous serons aux côtés des collègues pour vous alerter si ce n’était pas le cas.
Plus généralement, cette campagne de promotion, parce qu’elle dresse un « portrait » de presque 400 CPE de l’académie constitue une source précieuse, au sens sociologique. On y voit surtout apparaître ce qui, dans la pratique des collègues, dépasse l’exercice de leurs missions. Nous l’avons régulièrement dénoncé et il n’est plus forcément utile de le faire dès lors que ce ne sera plus un critère d’évaluation à terme. Ce qui reste riche d’enseignement, c’est le nombre de collègue concernés. Qu’ils remplacent un adjoint absent ou qu’ils en fassent fonction, qu’ils soient reçus au concours de personnel de direction ou encouragés à le faire, qu’ils soient tuteurs ou animateurs de districts, qu’ils soient intervenant de la MLDS ou formateurs, que dans leur établissement ils prennent en charge le réseau informatique ou les examens, on ne peut que constater ceci : plus les CPE sont considérés, plus ils sont appelés à exercer hors de leurs fonctions et de leurs établissements. C’est un compliment, mérité et apprécié, fait à la qualité et à la valeur du corps et nous choisissons de le recevoir comme tel. Il en découle malheureusement que, contribuant globalement à la qualité du système éducatif, ces CPE doivent être épaulés, suppléés, remplacés. Or nous vous alertions depuis plusieurs mois sur les difficultés de remplacement que nous appréhendons toujours plus fortes pour l’année à venir. En France en général et plus particulièrement à Créteil, il faut plus de CPE.