13 mai 2011

le métier

Comment supprimer des postes avec la réforme du lycée

Le voile est levé : la réforme du lycée permet de supprimer
des postes, contrairement aux annonces de N. Sarkozy qui
avait promis une réforme à moyens constants. Le rectorat
reconnaît que la mise en place de la nouvelle 1re et le
rattrapage en seconde (cf. encadré) lui offrent des viviers de
suppressions de postes. Les lycées de notre académie payent
cher cette réforme : sur 130 lycées, seuls 26 ont une DHG
croissante ou stable. Pourtant l ?argument des effectifs brandi
par le rectorat n ?est pas acceptable : en effet si le nombre
d ?élèves diminue légèrement au lycée (- 341 élèves), cette
baisse est largement compensée par la hausse dans le
post-bac (+ 507) dont la DHG est commune avec le pré-bac.
Autrement dit le rectorat supprime 250 postes aux lycées qui
au total gagnent 166 élèves ! Ce sont bien les nouveautés de
la réforme Chatel qui permettent de rogner des postes dans
nos lycées par trois moyens bien pratiques : des programmes
et horaires communs aux trois séries en EPS, français,
histoire-géographie et LV ; une diminution des heures
d ?enseignements spécifiques (ex : - 3h30 en maths, physiquechimie
et SVT en 1re S) ; une dotation globalisée d ?heures
laissée à l ?autonomie de l ?établissement (cf. grille des horaires
jointe).
Membres des S1, élus au CA, soyez donc particulièrement
attentifs :
Aux regroupements systématiques en classe de 1re (ex :
1re ES/S). Ainsi 25 lycées du 93 sont concernés par ce type de
fusions en 1re ou en Tale, qui permettent de constituer des
classes à 35 élèves. Pour des raisons pédagogiques (ex :
épreuve anticipée d ?histoire-géographie au bac en 1re S et
non en ES), il faut les dénoncer en CA auprès des
représentants parents et élèves et les refuser dans un
courrier adressé au Recteur.
Aux regroupements d ?élèves dans les cours du tronc
commun sans respect du groupe-classe et de la série : dans
notre académie, le rectorat n ?a pas calculé les DHG de cette
manière (dans son mode de calcul, il n ?a pas globalisé les
heures par niveau), il faut donc veiller à ce que les proviseurs
ne tentent pas de les imposer à l ?échelon du lycée !
A l ?enveloppe globalisée de 4h30 en langues vivantes qui
sont donc mises en concurrence entre elles. Rappelons que
les groupes de compétences n ?ont pas été rendus obligatoires
par la réforme (leur mise en oeuvre nécessite un vote en CA).
Aux options facultatives (langues anciennes,
enseignements artistiques ??) qui ne sont pas financées dans
les DHG allouées aux lycées concernés : réclamez un
abondement de la DHG.
Au choix cornélien que doit faire chaque lycée pour utiliser
les 7 (L, ES) ou 9h (S) du volant d ?heures globalisées. Sont en
concurrence l ?accompagnement personnalisé, les TPE (dont
l ?horaire strict est réduit à 1h) ou le dédoublement des
matières qui spécifient la série. C ?est cette dernière option
que défend le SNES qui est attaché à des séries bien
différenciées. Attention : le rectorat maintient le principe,
que nous contestons, d ?un seuil de 24 élèves en dessous
duquel le volant d ?heures allouées par 1re est divisé de
moitié.

Aux heures de décharge qui sont maintenues réglementairement et qui sont bien comptabilisées dans les
DHG données par le rectorat (ex : heures de laboratoire).
Mais il existe une réelle menace sur l’heure de première
chaire notamment pour les professeurs de français, du fait du
tronc commun. Il faut veiller à ce qu ?elles soient bien
attribuées.
Aux « heures 93 », acquises de haute lutte lors du
mouvement de 1998 : elles sont remplacées par des « heures
autonomie » mais réduites presque de moitié dans certains
lycées du département !
A la pression qui va être mise sur les équipes pour se
partager les miettes du gâteau dans le cadre du conseil
pédagogique (ou d ?un conseil pédagogique déguisé derrière
une convocation des conseils d ?enseignement). La
commission permanente et le CA doivent conserver tout leur
rôle. Il faut veiller à ce que les arguments pédagogiques
l ?emportent sur des questions de répartition de service ou de
suppressions de postes. Par exemple, il ne peut être
acceptable qu ?au prétexte d ?un départ en retraite en français
un proviseur fasse le choix de ne donner aucune heure de
dédoublement à la matière pour justifier cette suppression
de poste « indolore ».
Adressez vos demandes et revendications au Recteur
sous couvert hiérarchique. Envoyez-nous un double du
courrier pour nous permettre de soutenir votre démarche
auprès des services du rectorat : [email protected]