Les huit représentants du SNES présents (l’UNSA et FO n’avaient envoyé qu’un représentant, le SGEN élu était absent) sont intervenu durant une heure pour défendre notre conception du métier contre les failles du système d’évaluation tel qu’il se pratique actuellement.
Avec le report au premier trimestre 2014-2015 de la CAPA de contestation de notes, cette commission conclura les CAPA de 2013-2014, en attendant le groupe de travail sur la phase d ?ajustement. Un parallèle peut déjà s ?esquisser entre les différentes opérations de ce trimestre. Trop peu de postes créés et trop peu de recrutements supplémentaires ont donné un peu d ?oxygène à un mouvement depuis longtemps sclérosé mais de façon insuffisante à notre sens pour faire face aux défis démographiques de la rentrée. De même, un contingent de hors-classe enfin équivalent à celui des certifiés et un barème moins discriminatoire ces dernières années améliorent la progression de carrière des collègues sans compenser, et de loin, le gel prolongé du point d ?indice.
Comme les années précédentes, les commissaires paritaires des SNES et SNUEP-FSU rejettent le principe de la Hors-Classe telle qu ?elle serait la récompense d’un « mérite » pour le moins subjectif. Nous maintenons notre souhait que l ?indice terminal de cette Hors-Classe devienne l ?indice terminal de la classe normale. Plus encore que d ?une gestion de carrière axée sur le mérite individuel, c ?est toujours d ?une reconnaissance réelle et globale dont les personnels ont besoin. Dans ce cadre-là, les modalités d ?accès à la hors classe qui s ?appuient sur une logique de mise en concurrence des individus, contradictoire avec les solidarités et le travail d ?équipe, et ouvrant largement la porte à l ?arbitraire, doivent absolument être révisées. Elles le doivent d ?autant plus lorsque le barème, moins imparfait que d ?autres, est remis en cause pour écarter un collègue, plusieurs années de suite, et aboutir à sa radiation à vie de la promotion. Nous y reviendrons en séance.
De plus, la poursuite jusqu’en 2017 du gel du point d’indice est inacceptable. Le SNES/SNUEP-FSU revendique une réflexion globale sur la refonte des grilles de rémunération, des perspectives de reconstruction de la carrière afin que certains passages d ?échelon soient moins longs, une revalorisation d ?indemnités liées à l ?exercice du métier et la prise en compte des conditions d ?exercice.
Par ailleurs, que ce soit dans le cadre de la notation ou dans celui de la promotion, la question de l ?évaluation des CPE est bien évidemment liée à celles de la reconnaissance de leur identité professionnelle, de la charge et des conditions de travail. Les discussions en cours avec le ministère ne peuvent se contenter d’une actualisation des missions sans clarifier les obligations de service des personnels et reconnaître la lourdeur de leur charge de travail. Le métier doit lui aussi être conforté avec pour c ?ur le travail éducatif auprès des élèves et leur suivi au sein des équipes pédagogiques et éducatives. Mais les objectifs d ?une vie scolaire des élèves épanouie et réussie se heurtent à bien des obstacles comme celui du manque de personnels. Pour la rentrée 2014 encore, des établissements de l ?académie connaîtront une baisse de leurs moyens de surveillance.
Si nous évoquons le manque de moyens, c ?est qu ?il s ?invite, en creux, dans les appréciations des collègues. Si les établissements étaient suffisamment dotés, les collègues n ?auraient pas besoin de « ne pas compter leur temps » ou « leurs heures » et les appréciations ne mentionneraient pas qu ?un collègue est remarquable « bien qu ?à temps partiel ». Ces appréciations continuent de nous apporter leur lot d ?étonnement. Comme l ?année dernière ou à peine moins, près de 10% des CPE sont évalués par leurs chefs d ?établissement à l ?aune de fonctions de direction (qu ?ils les occupent, les convoitent ou les méritent !). D ?autres, plus rares, laissent imaginer des établissements très particuliers, à la limite spécifique, où les CPE « est au service du projet d ?établissement », « s ?occupe tout seul du baccalauréat », « a intégré les nouveaux enjeux de sa fonction » avant la fin des travaux ministériels ou, plus inquiétant, se voient dégradée pour « n ?avoir pas voulu mener le changement politique voulu par la direction » ?? Pour l ?information et l ?édification des collègues, nous souhaiterions connaître les avancées majeures obtenues par le collègue qui « a innové en matière de lutte contre l ?absentéisme », sans ironie aucune.
Nous regrettons également la vision extrêmement étroite que beaucoup d ?appréciation d ?IPR laissent imaginer. Il y est rarement question d ?autre chose que de « chef de service » et de « projet vie scolaire ». Ne voulant croire qu ?il s ?agisse de la manière dont nos inspecteurs nous perçoivent, nous préférons y voir leur propre charge excessive de travail, qui les empêche d ?apprécier notre travail autrement que par quelques tableaux et feuillets. C ?est peut-être pour cela aussi qu ?une collègue, inspectée à sa demande, a vu son appréciation baisser l ?année dernière et être reprise telle quelle cette année sans que rien ne permette de penser que l ?inspection ait eu l ?occasion de prendre la mesure d ?éventuels progrès. En revanche, cela ne nous explique pas comment un avis d ?IPR conforme à celui du chef d ?établissement peut conduire à une baisse de barème quand celui du chef est constant.
Pour ces raisons aussi nous rappelons notre revendication d ?une inspection issue du corps des CPE. Nous renouvelons aussi une fois encore la demande que, dans un souci de transparence, de cohérence et conformément aux engagements pris par la DRH ces trois dernières années, les collègues soient systématiquement informés de ces appréciations, lors de la campagne de notation par exemple. Nous regrettons que ce ne soit toujours pas le cas.