Le 11 juin derniers, les commissaires paritaires CPE du SNES siégeaient pour la commission d’affectation. Voici leur déclaration.
Nous tenons tout d’abord à remercier monsieur le secrétaire général d’ouvrir en personne cette commission, ce qui est pour nous une première. Cette CAPA d ?affectation des Conseillers Principaux d ?Education intervient pour ainsi dire en conclusion d ?une série d ?opérations sur lesquelles il nous faut malheureusement revenir. D ?abord, il nous faut vous rappeler combien votre volonté de diffuser les projets d ?affectation avant les CAPA nous paraissait néfaste, tant à l ?intérêt des collègues concernés qu ?à la qualité du travail préparatoire et constituait à ce titre une remise en cause du paritarisme. Il nous faut aussi rappeler combien de fois nous sommes intervenus pour pointer les délais trop courts du calendrier, sans être entendus.
Aujourd ?hui, nous pouvons faire un premier point sur les conséquences de vos refus répétés. Non seulement les délais que vous avez refusé de nous accorder vous ont finalement été nécessaires, mais l ?obstination mise à vouloir communiquer prématurément et de façon divergente a semé le désarroi parmi les collègues, pour ne pas dire plus. Pour notre part, nous nous en sommes tenus à notre décision de ne pas communiquer sur ce projet, mais il nous a tout de même fallu prendre en compte, si ce n ?est prendre en charge, les angoisses suscitées par votre communication intempestive, notre rôle comme notre charge de travail en sont sorties renforcées mais ce n ?est pas une satisfaction.
Comme nos collègues enseignants, nous vous demandons explicitement comment vous comptez communiquer aux collègues les changements survenus en CAPA, mais nous souhaiterions également entendre les leçons que vous tirez de ces « cafouillages » pour les années à venir. Nous souhaiterions également que nous soit recommuniqué les conditions dans lesquels les TZR n ?ayant pas encore formulés de préférences pourront le faire.
Notre propos n ?est pas, loin de là, de jeter le blâme sur les personnels du rectorat, pour qui cette situation a également causé une surcharge de travail. En effet, pour ce qui est de la préparation elle-même, comme nos collègues enseignants, nous avons apprécié l’écoute et l’ouverture dans les échanges avec l’administration, nous avons pu ainsi travailler plus sereinement, gageons que cette ouverture trouvera ses effets dans les améliorations proposées pendant cette CAPA.
Concernant la qualité de ce mouvement intra-académique 2009, on ne peut que constater la dégradation de la satisfaction des collègues. C ?était hélas tragiquement prévisible : les suppressions de postes (surtout de TZR) et la réduction du nombre d ?entrées dans certaines académies, ont engendrées de nombreuses insatisfactions à l ?inter. Dès lors, les mutations intra-académiques sont de moins en moins recherchées (165 demandeurs au lieu de 200 et plus l ?année dernière) et le mouvement se bloque. Seuls 58 collègues sur 165 voient leur premier v ?u satisfait et encore s ?agit-il de v ?ux très larges (Groupe de commune ou département) dans 21 de ces 58 cas. Surtout, 17 collègues se retrouvent à devoir partir en extension au cours du mouvement intra-académique contre seulement deux l ?année précédente. Ajoutez à cela le fait que 4 d ?entre eux n ?avaient fait aucun v ?ux sur le département d ?origine, et vous aurez un aperçu des conditions de leur arrivée dans l ?académie.
C ?est dans ce contexte que les conditions d ?accueil des CPE néo-titulaires nous révoltent ! La circulaire de rentrée 2008 envisageait un allègement de service et des séquences de formation qui n ?ont jamais eu lieu parce qu ?elles étaient « techniquement irréalisables ». Interrogé sur ce point lors du CTPA du 25 mai, Monsieur le Recteur répond que ce dispositif est reconduit tel quel ! Entendons-nous bien, des engagements ont été pris, ils ne sont pas tenus et en guise de leçon, au lieu même de le reconnaître, on maintient l ?hypocrisie en l ?état. C ?est dire combien on estime ces personnels, les établissements qui vont les accueillir et les élèves qu ?ils vont prendre en charge. Nous jouerons notre rôle en appuyant tant que possible ces nouveaux collègues, mais cela n ?exonère en rien l ?administration de ses responsabilité à leur égard.
Nous constatons également la disparition ou le blocage d ?un certain nombre de postes de TZR CPE à l ?occasion de ce mouvement. Sur ce point, le rectorat assume que les TZR soient la variable d ?ajustement des postes dans l ?académie. Nous ne pouvons que vous alerter sur les conséquences qui ne peuvent qu ?en découler. Déjà l ?année dernière, il ne restait plus de TZR à affecter après le 18 juillet et des dizaines de contractuels précaires ont du être recrutés dès septembre tandis que même certains congé maternité n ?étaient pas remplacés. Doit-on en déduire une nouvelle croissance de la précarité à la rentrée 2009 ? Doit-on comprendre que la raréfaction des places au concours met à votre disposition un vivier de précaires corvéables à merci qui constituerait une alternative plaisante pour l ?employeur que vous êtes ?? Pourquoi organiser sinon la pénurie de remplaçants ?
Parallèlement, les élus CPE du SNES-FSU sont amenés à s ?interroger sur la disparition d ?un certain nombre de collègues du mouvement intra-académique alors qu ?ils étaient entrant au mouvement inter. Ils sont un certains nombre (plus de trois, moins de dix) à se retrouver affectés sur d ?autres académie par décision ministérielle. Si nous reconnaissons parfois la nécessité de telles démarches dans des circonstances exceptionnelles, nous ne pouvons que mettre en rapport ces mouvements avec le faible volume d ?entrée de CPE dans les académies concernées. Doit-on craindre que désormais, la voie d ?accès la plus aisée vers les académies les plus demandées ne soit la dérogation ministérielle ?