Le SNES se félicite de l’avancée de cette année pour les collègues du 11e échelon. En effet, 69% des promus sont issus de ce dernier échelon, ce qui est bien supérieur à l’année dernière après CAPA (52,61%), tout en étant encore insuffisant.
Cette promotion est d’autant plus importante dans le contexte actuel :
qu’il a été annoncé le gel du point d’indice pour 2014,
et que les premières idées suggérées médiatiquement pour relancer la réforme des retraites, proposent, entre autre,
de faire baisser les pensions des fonctionnaires en prenant en compte les 10 meilleures années et non plus les 6 derniers mois.
d’allonger la durée des cotisations et donc de reculer encore l’âge de la retraite.
Encore un recul social qui s’annonce au nom de la récession et rend d’autant plus important les dernières années de nos carrières. L’accès de tous à des échelons équivalents à la hors-classe devient plus que jamais un impératif à la place de ce qu’il semble se dessiner, à savoir une sorte de « classe-exceptionnelle » qui, sélectionnerait encore davantage sur un mérite supposé les collègues inspectés récemment, ou connus des IPR ou soutenus de leur hiérarchie.
L’enjeu est donc de taille, le nouveau barème de la hors classe rejoint donc partiellement nos revendications.
Toutefois, restent les « exclus » de ce nouveau barème. Ces 11e échelon, qui n’y accèdent pas. Ils sont de différents ordres :
il y a ceux qui ont été reclassés, mais dont les commentaires restent fondés sur la période où les collègues enseignaient, ou plus exactement, sur la fin de la période où ils enseignaient.
Il y a ceux dont un avis est défavorable (celui du CE ou de l’IPR).
Parmi ceux-là, 15 ont plus de 60 ans, dont 3 sont en rang utile et ne sont barrés que par cet avis défavorables..
Notons que 62 des 87 collègues qui ont un avis défavorable de l’un ou de l’autre des notateurs (soit 71%) ont au moins 55 ans. La tendance s ?aggrave puisqu’ils étaient 51 sur 76 avis défavorables (soit 67%). Notons au passage qu’il y a 16 avis défavorables de plus que l’an dernier, ce qui est essentiellement dû à l’inspection (57 en 2012, 71 cette année). A cet égard les inspecteurs d’anglais ont la main particulièrement lourde puisque plus du quart des avis défavorables sont en anglais.
Ce n’est pas le fruit du hasard si les collègues qui ont des avis défavorables sont souvent en fin de carrière. La gestion des fins de carrière va se poser de plus en plus, en faire porter le poids aux collègues eux-mêmes est un non-sens. Comment peut-on sanctionner ces collègues qui subissent l’allongement des carrières et dont la souffrance au travail est désormais reconnue par les chercheurs comme étant le fruit d’un système de plus en plus managérial, cassant les solidarités internes à la profession et son organisation même en mettant sur le devant de la scène la responsabilité individuelle du professeur à qui l’on va reprocher de ne pas faire réussir ses élèves, de ne pas les intéresser, de ne pas réaliser suffisamment de projets... L’exigence à l’égard des collègues se fait de plus en plus pressante, les demandes sont de plus en plus nombreuse et tout cela conduit à l’épuisement et au stress. Certains ont eu des carrières brillantes ou honorables et parce qu’ils connaissent une difficulté à un moment de leur vie, les voilà sanctionnés de fait alors qu’ils pouvaient passer à la hors classe.
Le jugement personnel que représente les avis des CE et des IPR ne nous semble donc pas nécessaire et est très souvent source d’incompréhension par les collègues qui ne peuvent pas les contester. Qui plus est, le classement est de toute façon établi par les notes pédagogiques et administratives.
Il est en outre injuste par rapport aux collègues d’autres académies qui, comme Versailles, comparable à la nôtre par ailleurs, ne prennent pas en considération des avis de ce type.
C’est la raison pour laquelle nous interviendrons d’une part sur la levée des avis défavorables, d’autres part sur un certain nombre de collègues en fin de carrière essentiellement situés soit au-dessus de « la barre », soit à proximité de celle-ci et dont, il nous semble, que le refus de l’accès à la Hors-classe n’est pas justifié.
Pour le SNES, la Hors classe n’a malgré tout jamais été le meilleur modèle de fin de carrière :
il faudrait pouvoir assurer la promotion de tous ceux qui ont atteint l’ancienneté requise pour accéder aux échelons terminaux ;
permettre à tous ceux qui ont commencé leur carrière tardivement ou qui ont pris du retard de par leur reclassement à le rattraper ;
Le rétablissement de critères communs nationaux ;
Enfin, que la hors classe devienne le nouvel indice de référence du 11e échelon, avec un avancement au meilleur rythme pour tous. Et que l’ancienneté de carrière soit, avec la notation, l’élément déterminant de tous les tableaux d’avancement.
Nous demandons donc à revenir à des critères objectifs et quantifiables, c’est-à-dire plus justes.