Depuis la dernière semaine de juin, c’est l’émotion au lycée de Dammartin en Goële. Un collègue contractuel, actuellement employé comme professeur dans le champ de l’enseignement professionnel dévolu aux formations du transport, risque de ne plus faire partie de l’établissement au 1er septembre prochain. Cette absence de renouvellement du contrat de travail fait suite à une inspection pédagogique défavorable au professeur. Programmée début avril, cette inspection a fait l’objet d’un rapport écrit communiqué à l’intéressé le 23 juin dernier.
Sur place, elle a été jugée d’une inexplicable sévérité par la communauté éducative, personnels et usagers confondus. A la fois pédagogique et administrative, cette décision a suscité de l’indignation, mais aussi de l’inquiétude pour les conditions d’étude dès la rentrée.
Dans une démarche intersyndicale, ce sont près de 45 témoignages par lettres qui se sont constitués en moins de trois jours, pour être ensuite adressés à la Rectrice. A l’épreuve des faits et du terrain, ils veulent attester de la compétence professionnelle du collègue, qui exerce depuis 2013 au lycée de Dammartin en Goële, date d’ouverture de l’établissement.
Faire apparaître le « travail réel »
Tenu en grande estime par un nombre important de personnels, par les parents et les élèves pour lesquels il est une référence et une figure d’autorité, porté à l’époque par l’institution quand le lycée tenait à réussir son ouverture pour assurer son rayonnement ultérieur, l’enseignant a tenu à faire valoir un droit de réponse.
Il s’agissait de faire apparaître le « travail réel » qui a été le sien, aujourd’hui minimisé à ses yeux voire passé sous silence.
C’est le sens du « contre-rapport » envoyé au Rectorat, qui rétablit l’existence de ce « travail réel » en contrepoint du « travail prescrit », sur lequel le rapport d’inspection semble surtout mettre l’accent.
C’est également le sens des quelques 45 témoignages recueillis, qui déclinent chacun selon un angle différent - mais au plus près des relations de travail concrètes sur le terrain - les élément successifs qui rendent visible la valeur professionnelle du collègue, largement reconnue dans le lycée.
Les collègues mobilisés restent dans l’attente d’une réponse de la Rectrice à leur démarche intersyndicale, en faveur de la reconnaissance et du réemploi du professeur contractuel au lycée à la rentrée.
La période estivale sera peut-être l’occasion d’une retombée, mais pas d’un oubli. Rendez-vous est pris en septembre prochain, pour apprécier la situation.
Dénoncer la souffrance au travail.
Au-delà du cas de ce contractuel, le SNES rappelle que ce fameux « travail prescrit » - dont parle de façon souvent critique la psychodynamique du travail - n’est pas toujours clair, ni clairement explicité dans l’Education nationale.
Il n’en est pas moins attendu, et avec une rigueur accrue ces dernières années, ce qui est une source potentielle d’anxiété voire de souffrance au travail.
Au gré des inspections successives, ce « travail prescrit » s’avère être de plus en plus ambitieux et théorique,quand il n’est pas purement et simplement coupé des réalités pédagogiques exigibles.