Tract diffusé aux collègues :
Pour le réablissement des heures de natation en 6e
Pour le maintien des heures TICE
Contre la suppression de la décharge du professeur supplémentaire en histoire-géographie
Contrairement au « changement » qui avait été tant promis, la DHG de la rentrée 2013 continue une logique d’austérité et de compression des moyens. Sur le département de Seine-Saint-Denis, ce sont 39 postes qui sont encore supprimés sur les collèges et SEGPA, alors que les effectifs vont augmenter de 1300 élèves !
En recevant une délégation d’établissements mobilisés le 22 mars, le directeur académique l’a d’ailleurs admis lui-même : « l’enveloppe qui nous a été octroyée pour le département est en complet déphasage avec les besoins existant en Seine-Saint-Denis ». C’est donc bien encore une logique d’austérité, de gestion de la pénurie, à laquelle les enseignants et élèves du département sont confrontés.
Sur notre établissement, la direction académique a choisi de supprimer complètement les heures de natation en 6e, alors que cet enseignement est un enseignement obligatoire qui fait partie des programmes nationaux d’EPS. Et comme si cela ne suffisait pas, elle supprime également les heures TICE, alors que les besoins pour le fonctionnement du réseau s’élèvent à 4h00. Ce sont autant d’heures qui sont prises sur des heures disciplinaires dans la DHG.
Cela a conduit la direction de notre établissement à faire le choix de diminuer drastiquement la décharge du poste de professeur supplémentaire en histoire-géographie, faisant passer cette décharge de 11h30 à 2h00, c’est-à-dire une division par 6 ! La direction semble maintenant reculer quelque peu, et vouloir proposer une décharge de 6h00, ce qui représente toujours une division par deux : comment le collègue concerné pourra-t-il continuer à assurer les missions qui sont aujourd’hui les siennes ? (club journal du réseau, semaines citoyennes, dispositifs d’aide aux élèves...). De plus, la direction a expliqué que le maintien de cette décharge risquerait d’avoir des répercussions sur le reste de la DHG.
Nous ne pouvons accepter ce chantage : nous ne voulons sacrifier aucun dispositif ! Si la DHG est insuffisante, la direction académique doit nous octroyer des heures pour permettre de maintenir les dispositifs existant.
C’est pourquoi nous nous mobilisons pour réclamer :
– 4h00 pour assurer l’enseignement de natation en 6e
– 4h00 TICE pour assurer le fonctionnement du réseau informatique
– le maintien de la décharge du poste de professeur supplémentaire en histoire-géographie
Le 28 mars : tous en grève !
? Pour la satisfaction de nos revendications !
? Pour l’abandon du projet de loi Peillon
? Pour l’ouverture de réelles négociations, sur la base des revendications des personnels
Le projet de loi Peillon : un projet qui aggrave les réformes du gouvernement précédent
La loi Peillon met-elle fin aux réformes Fillon, Darcos, Châtel... qui ont déréglémenté l’école et mutliplié les suppresions de postes et de moyens ? Peillon répond lui-même à cette question, puisque lors de la présentation de son texte aux députés, le 14 mars, il expliqué que son projet était « la continuation » de la réforme Fillon de 2005, réforme qui a instauré l’école du socle et le LPC.
A quoi sert alors le projet de loi de « refondation de l’école » présenté par Peillon ? Laissons le ministre parler lui-même. Le 14 mars, répondant à un député UMP, il expliquait : « Vous avez fait la réforme du lycée (??) Vous n’avez fait aucune économie sur le lycée. Ce sera à nous de tracer la voie sur ce chemin. »
Concrètement, qu’y a-t-il dans ce projet de loi ?
? confirmation de l’école du socle et du LPC
? disparition des programmes annuels nationaux
? disparition pure et simple de disciplines entières : l’éducation musicale et l’art plastique sont remplacés par un « parcours d’éducation culturelle et artistique » qui peut être enseigné par n’importe qui, y compris des partenaires extérieurs à l’établissement ; la technologie est elle aussi menacée avec la mise en place des EIST et d’une « formation à l’utilisation des outils et ressources numériques » qui « s’inscrit dans les programmes d’enseignement et peut éventuellement faire l’objet d’enseignements spécifiques ». Le latin, le grec ne sont même plus mentionnés comme disciplines...
En clair, c’est la mise en place d’une école à deux vitesses, où la majorité des établissements se contenteront d’enseigner le socle, c’est-à-dire la base, et quelques établissements d’élite où on continuera à enseigner latin, grec, éducation musicale, art plastique....
Ce projet déréglemente les statuts des enseignants
Sous prétexte de vouloir renforcer la liaison entre l’école et le collège, le projet de loi instaure un conseil école-collège chargé de mettre en route les échanges d’enseignements entre écoles et collèges du même secteur. Voyons ce qu’écrit le ministère lui-même dans son étude d’impact de la loi : « un conseil école-collège est institué dont la mission sera de proposer des actions de coopérations et d’échange, notamment par des enseignements ou projets pédagogiques communs. ». Ces « actions de coopérations et d’échange » ne sont pas du tout définies nationalement : elles seront définies par chaque conseil école-collège en fonction du « projet éducatif territorial », ce qui accentuera encore le pouvoir des chefs d’établissement : l’article 36 écrit bien que, une fois décidés par le conseil école-collège, ces dispositifs d’échange sont « mis en ?uvre dans les collèges sous l ?autorité du chef d ?établissement et dans les écoles sous la responsabilité des directeurs d ?école. » Concrètement, demain, on pourra nous envoyer enseigner en complément de service sur une, deux voire trois écoles ou plus...
Une école qui s’ouvre aux intérêts privés
Désormais, dans le cadre du « Projet éducatif territorial », le président du conseil général pourra autoriser l’utilisation de locaux et d’équipements scolaires des collèges par des entreprises, des associations... « pour les besoins de l’éducation populaire » : c’est l’introduction directe d’intérêts privés dans l’école publique et laïque. Le « secteur associatif » est d’ailleurs désormais proclamé « partenaire de l’école » et pourra être associé « à tous les instances de concertation des différents acteurs participant à l’encadrement des élèves » : on mélange tout, public / privé, scolaire / périscolaire.
Plus grave encore, dans le cadre de l’acte III de la loi de décentralisation, les CIO et COPSY sont transférées aux régions. Outre l’aspect évident de désengagement financier de l’Etat pour faire des économies, cette décentralisation amènera à une déréglementation de la formation professionnelle inititale (du CAP au BTS). Désormais, ce n’est plus l’Etat qui décidera de la carte des formations, mais la région, en partenariat avec les entreprises locales, influençant l’orientation des élèves en fonction des besoins économiques locaux (ce qui de plus est un non-sens puisque les études montrent que beaucoup de jeunes entrent sur le marché du travail ailleurs que là où ils ont fait leurs études...), et non selon les projets et désirs des jeunes.
Tous les articles de ce texte de loi sont des aggravations des réformes précédentes. Nous ne pouvons que demander l’abandon de ce projet.
Sections SNES-FSU du collège Lucie Aubrac