Le 22 novembre, les citoyens de Seine Saint-Denis dans la rue contre les expulsions !
De la place de la libération (Bourse du Travail) à Bobigny,
Grande manifestation vers la préfecture
Mercredi 22 novembre à 17 h
Communiqué du RESF 93
Jour après jour, des pères ou des mères de familles vivant dans notre département, parents d’enfants scolarisés de longue date dans nos écoles et collèges sont arrêtés lors de contrôle de police, placés en rétention et menacés d’une expulsion imminente. A Aubervilliers, Saint-Denis, Drancy, Aulnay sous Bois, Bobigny, ailleurs encore, des familles sont en passe d’être brisées, des parents, des enfants connaissent l’angoisse et se demandent ce qui leur arrive, ce qu’ils ont fait pour mériter que papa (ou maman) soit emmené, menotté, jeté dans un avion.
C’est la justice du ministre qui passe ! Des hommes et des femmes sont sacrifiés pour une stratégie et des ambitions électorales, un gouvernement choisit des boucs émissaires en croyant se protéger de l’avenir, des fonctionnaires semblent appliquer sans état d’âme une politique inhumaine et injuste.
Mais par cette politique, la France, pourtant signataire de la charte internationale reconnaissant les droits de l’enfant à avoir une famille, un territoire, à accès à la santé et à l’éducation, remet en cause ses engagements. Ceux qui expulsent les pères pour contraindre les femmes et les enfants à quitter le pays devraient se rendre à l’évidence et faire acte de bon sens. A Aubervilliers, Saint-Denis, Drancy, Aulnay, Bobigny, ailleurs aussi, des citoyens se mobilisent pour refuser ces expulsions brutales. Ils confirment le sondage récent selon lequel 85 % des français sont opposés à cette chasse aux sans papiers, à l’éclatement des familles, à la remise en cause de la scolarisation des enfants.
Comme eux, nous ne pouvons accepter que
– des milliers de familles, qui rentraient dans les critères de la circulaire du 13 juin, aient été rejetées et due les arrêtés de reconduite à la frontière arrivent jour après jour dans les boites à lettre. Les enfants, dont certains sont nés en France et n’ont aucune attache dans leur pays d’origine, seront les 1res victimes de ces mesures administratives ;
– d’autres étrangers, célibataires ou sans enfants, se voient refuser le droit au séjour alors qu’ils sont en France depuis de très longues années et ont construit leur vie dans ce pays ;
– des malades, des femmes victimes de mauvais traitements, des étrangers qui auraient dû accéder au statut de réfugiés ne puissent faire valoir leurs droits ;
– de nombreux jeunes scolarisés, arrivés mineurs sur notre territoire, souvent déboutés du regroupement familial, soient privés du titre de séjour qui leur permettrait non seulement d’étudier dans la sérénité, mais de vivre normalement auprès des leurs ;
– des étudiants se voient refuser la délivrance ou le renouvellement d’un titre de séjour, sous l’effet notamment de pratiques discriminatoires concernant la réussite aux examens ou la cohérence des cursus.
Tous vivent dans l’angoisse et doivent subir une exploitation éhontée ou sont contraints à des expédients pour survivre et faire vivre leurs enfants... Les droits à la vie privée et familiale, à la sécurité, à l’éducation, à la santé, au travail, au logement sont remis en cause ou ignorés pour toute une partie de la population, comme en témoigne la situation des familles de Saint-Ouen en lutte depuis maintenant plus d’un mois.
Le Réseau Education Sans Frontières, le Réseau Université Sans Frontières et la Coordination 93 de lutte pour les Sans Papiers appellent les citoyens à venir manifester dans les rues de Bobigny, comme partout en France, le mercredi 22 novembre. Pour une société où les valeurs de fraternité et de justice l’emportent sur les logiques d’exclusion et de xénophobie, contre les expulsions, pour la régularisation de tous.