Le ministère vient de faire connaître un rapport chargé d’évaluer le LPC.
L ?Inspection générale y dresse un bilan très critique de la mise en ?uvre du LPC, grâce à des observations de terrain dans plusieurs académies. Nombre de ces critiques rejoignent celles que le SNES n ?a cessé de pointer avec la profession : le LPC et le socle qu ?il est chargé d ?évaluer procèdent d ?une conception idéologique, posent des problèmes pédagogiques majeurs et accroissent la charge de travail des enseignants.
Ainsi, le rapport déplore « un objet complexe », « des sinuosités administratives », « une exigence nationale mal définie », le passage d ?un « livret de suivi » à un « livret de validation » et la cohabitation compliquée avec un DNB à la « qualité évaluatrice déficiente ». Il souligne également le caractère « disparate » de sa mise en ?uvre, un LPC « ignoré dans la communication avec les familles », la difficulté à articuler socle commun et programmes, évaluation par compétences et note chiffrée, et un sentiment d ?abandon des équipes.
Toutefois, l ?IG s ?obstine à vouloir sauver le LPC, pour sauver le socle. Des préconisations sont avancées pour « assurer la réception du socle au sein du système éducatif français » : « simplifier le LPC », « pointer les niveaux d ?exigence attendus » et en faire un « outil de communication de l ?école primaire au lycée » et avec les familles, « réécrire le socle et les programmes », « définir un DNB conforme avec la logique du socle », confier la validation de la scolarité obligatoire « aux seuls professeurs de l ?établissement ».
La concertation pour la refondation de l ?école à laquelle le SNES participe montre bien l ?obstination dans cette voie d ?un certain nombre d ?organisations syndicales ou d ?associations.
Pour le SNES, la conservation d ?un « socle » serait le signe d ?un prolongement de la politique précédente. L ?urgence est à un grand projet culturel commun, qui prenne en compte les mutations culturelles de la société, remette à plat ce qu ?il faut enseigner dans le cadre de programmes profondément rénovés, (dans chaque discipline mais aussi par des objets de travail communs entre disciplines). Ce projet doit permettre aux élèves de mieux entrer dans les apprentissages, de trouver davantage de sens à l ?école, aux enseignants de réfléchir davantage à leurs pratiques et aux contenus qu ?ils enseignent grâce à une formation initiale et continue dignes de ce nom, d ?obtenir une amélioration des conditions de travail et la fin des prescriptions contre nature.