Conseil d’administration du collège Olympe de Gouges, le 3 mars 2006 MOTION présentée par la liste « SNES et non-syndiqués ».
Cette année encore, nous protestons contre la dotation horaire globale attribuée au collège Olympe de Gouges pour la rentrée 2006. Au point de vue local, elle ne permettra pas à l’établissement d’effectuer correctement sa mission d’enseignement, pour la deuxième année consécutive. De façon plus générale, elle témoigne de choix éducatifs que nous ne saurions cautionner.
Curieusement, l’institution scolaire - celle-la même qui édicte horaires et programmes nationaux - n’estime pas nécessaire d’attribuer les moyens de les mettre en aeuvre. Entendons-nous bien, il n’est pas ici question de discuter les directives officielles, ni encore moins d’exposer ce qui serait pour nous un enseignement idéal (et il y aurait à dire, pourtant) ; il s’agit de savoir comment au juste délivrer à chaque élève du collège Olympe de Gouges l’enseignement minimal auquel il a droit.
Première contradiction entre le discours officiel et la réalité : la DHG attribuée au titre de l’année scolaire 2005-2006 ne nous permettra pas d’attribuer à chaque classe son horaire réglementaire (cf. annexe 1). Autrement dit, il nous est ordonné de faire des choix là où nous devrions respecter la loi. Certes, on nous a aimablement suggéré l’an dernier d’éliminer un peu d’allemand, ou de latin, ni vu, ni connu. Mais il faut bien avouer que nous sommes dans l’ensemble fidèles à nos principes d’ouverture culturelle, et que l’utilité comme la rentabilité horaire sont des critères qui nous paraissent assez peu fiables, au moins en matière d’éducation.
Sur la question des contenus à transmettre, nous finissons par croire que « terminer le programme » est un objectif quelque peu désuet et largement facultatif : dans les disciplines qui posent problème à nos élèves, nous n’avons ni la possibilité de renforcer les horaires, ni celle de diversifier nos pratiques - autant dire que les progrès risquent de se faire attendre longtemps. Quant à la judicieuse recommandation des I.O sur les dédoublements en français et en sciences, nous supposons qu’elle n’a plus qu’un but décoratif.
Nous ne pouvons pas assurer le « service minimal », ni, encore moins, répondre aux besoins spécifiques de nos élèves dans les disciplines fondamentales. Rien d’étonnant, dès lors, à ce que l’on ne puisse pas non plus mettre en oeuvre ce qu’on nous avait présenté comme essentiel et que nous avions pompeusement nommé « projet d’établissement » : l’amélioration des résultats au brevet, le tutorat, les aides aux devoirs, les ateliers divers, . . ., resteront lettre morte.
De façon plus générale, nous constatons que les décisions concernant les dotations horaires globales pour la rentrée 2006 surviennent dans un contexte particulier, quelques mois à peine après les violents événements qui ont agité les banlieues et particulièrement la Seine-Saint-Denis. En matière éducative, une des réponses apportées par le ministère de l’Education nationale a été une attaque contre les dispositifs d’éducation prioritaire, pour aider, soi-disant, un nombre très réduit d’établissements. Très concrètement, ces choix se manifestent dès la rentrée prochaine par la suppression d’une demi-heure de cours dans le cycle central (5e et 4e), affirmant toujours davantage la dégradation à laquelle on assiste depuis quelques années (cf. annexe 2, à titre d’exemple). Donner moins à ceux qui en ont le plus besoin, voilà ce qui semble dicter les choix ministériels ; voilà aussi ce que nous n’acceptons pas.
Pour toutes ces raisons, et quelques autres encore, nous refusons d’approuver cette dotation horaire qui dément éhontément ce que l’école peut et doit promettre.