Motion pour le CA du mardi 7 février 2012
Encore une fois une baisse de la dotation, pour notre collège 39 heures en moins ! La crise, la dette sont deux épouvantails qui ne nous forceront pas à accepter notre sort nous estimant heureux de ne pas perdre davantage. A priori nous sommes au plancher, si nous devions perdre plus d ?heures, nous ne pourrions pas appliquer les horaires officiels de nos disciplines !
Depuis de nombreuses années est engagée une politique de développement des TICE qui prennent une part de plus en plus importante dans nos programmes et notre pédagogie. Pourtant, l ?année prochaine, en contradiction avec cette politique, vous supprimez ces heures. Pour faire bonne mesure vous les remplacez
par une prime. Mais nos élèves ont essentiellement besoin qu ?on leur consacre du temps. Il va s ?en dire qu ?avec du temps en moins la qualité des ressources informatiques ne peut que décroitre !
Nos élèves proviennent des catégories socio-professionnelles défavorisées déjà durement touchées par les difficultés de la vie (osez donc consulter nos indicateurs socioprofessionnels) et la crise actuelle n ?arrange rien. Pour eux l ?accès à la culture a toujours été et reste un luxe. Pour eux envisager l ?avenir est effrayant, il n ?y a qu ?à regarder leurs résultats malgré les notes de vie scolaire et le LPC qui n ?y changent pas grand chose. Ce n’est pas en brisant ou en trafiquant le thermomètre que l’on combat la fièvre. La fatalité les a gagnés « A quoi bon étudier, le chômage nous attend à la fin ! ».
Ces politiques installent aux portes de la République de véritables ghettos bien incompatibles avec ces trois mots, qui gravés sur les murs de nos écoles étaient censés nous servir de devise !
La réduction de notre dotation nous force à supprimer des heures en français, en histoire et en mathématiques ainsi que des heures destinées à des actions culturelles et sportives qui nous permettaient
modestement, de rééquilibrer, un peu, leurs chances de réussite au nom de la justice sociale ce qui a toujours été la vocation des ZEP dont il ne reste dorénavant que l’appellation puisque elles ont été progressivement vidées de leur sens.
Vos services prévoyaient 125 élèves en sixième, un effectif qui permet de les répartir dans 6 classes. Vos mêmes services ne prévoient plus que 118 élèves qui seront répartis dans 5 classes. Notons au passage le manque de confiance des familles dans l ?éducation nationale.
Avec 5 classes de sixième à 24, nous ne pourrons pas remplir dignement notre mission d ?accueil et d ?intégration de nos jeunes élèves non francophones. Vous envisagez l ?ouverture d ?une classe ULIS dans
notre collège. Notre mission serait également de les intégrer à la Cité, de les socialiser. Naturellement nous accueillerions les plus jeunes du secteur (nous osons espérer que les plus âgés ont déjà une structure
d ?accueil), pour ces plus jeunes la socialisation et l ?intégration se résumeraient à un strapontin en fond de classe !
Soyez convaincus que la dotation que vous nous concédez programme l ?échec de nos élèves. La justice, l’équité voire tout simplement la décence exigent au minimum l ?ouverture d ?une sixième supplémentaire !
Aujourd ?hui que pèse la justice face à l ?économie ?