Une « formation » à l ?image d ?une réforme rejetée
C ?est presque devenu une tradition. Dès lors qu ?une réforme régressive rencontre une opposition, ses promoteurs s ?écrient :
« c ?est qu ?elle a été mal comprise ! Faisons preuve de pédagogie... » En ce
qui concerne la réforme du collège, au vu du « plan de formation » mis en place, ce n ?est plus de la « pédagogie », c ?est du bourrage de crâne !
Fragilisée par un rejet massif et persistant de la réforme qu ?elle envisage pour 2016, la Ministre encourage les rectorats à « formater » enseignants
et CPE, car ils n ?ont visiblement pas perçu les aspects positifs du projet (sic).
Le rectorat a donc élaboré un plan de « formation » piloté et organisé localement par le chef d ?établissement, chargé de convaincre 5 collègues (les « formateurs-relais ») d ?avoir l ?audace d ?expliquer aux autres une réforme rejetée par la majorité des enseignants et des parents !
- Nos disciplines et notre métier dans le collimateur
Pour nous contraindre à subir de beaux discours sur les prétendues « bonnes pratiques », le rectorat a interdit à tous les enseignants en collège de s ?inscrire aux actions disciplinaires du PAF, et aux CPE de participer à leurs formations décentralisées. C ?est le c ?ur de la réforme : discréditer les disciplines,
imposer de « travailler autrement » en amputant les horaires disciplinaires pour financer AP et EPI.
La fin de la prise du en compte des résultats disciplinaires pour le brevet et la disparition des épreuves écrites par discipline au profit d’une épreuve scientifique et d’une épreuve littéraire confirment toutes nos craintes. C’est la bivalence qui revient en force dans le paysage.
- Une formation pyramidale
La « liberté des équipes » et « l ?autonomie » mises en avant par la Ministre sont des leurres : le chef d ?établissement est considéré comme l ?animateur de l ?équipe pédagogique, ce qui le rendrait légitime pour choisir des « formateurs »
! Une façon de mettre en place l ?idée de hiérarchie intermédiaire, au c ?ur de la réforme.
- Un avant-goût de réunionite :
Pressé par le principal syndicat des principaux et proviseurs, le NDPEN-UNSA, le ministère incite les rectorats à dégager des créneaux de réunions hors du temps de service, pour y discuter réforme et programmes. La circulaire n° 2015-106 du 30-6-2015 (d ?application de la réforme) encourage de la
même façon les chefs d ?établissement à « s ?employer à dégager des plages horaires libres communes » dans les futurs emplois du temps...
Le SNES-Fsu appelle à refuser collectivement d ?être professeur relais (cf. pétition disponible sur internet) ; pour le SNES-Fsu, entraver la formation envisagée permet de manifester à nouveau notre rejet de cette réforme tout en luttant contre sa mise en ?uvre.
Organiser la signature collective de cet appel à refuser d’être formateur de ses collègues permet de protéger toute l’équipe des pressions exercées sur les individus. C’est un appel à ne pas rester seul. Nous recevons de plus en plus d’appels de collègues soumis aux pressions de leur chef d’établissement.
Pour ne laisser personne en position de fragilité et d’isolement, signons tous !
L’appel est à télécharger ici.
Des Questions ?... Des réponses !
Le chef d ?établissement peut-il m ?imposer la fonction de « formateur-relais » ?
Le Décret n° 2014-940 du 20 août 2014, qui régit dorénavant nos obligations de service, n ?impose en aucune façon la formation au titre des missions principales (le service d ?enseignement), ou des missions liées (préparations,
évaluations, travail en équipe).
Que se passe-t-il si aucun-e collègue n ?est volontaire ?
Le rectorat pourrait avoir recours à des formateurs académiques, ou demander à des formateurs-relais de sillonner l ?académie. Cela
indiquerait que le ministère est incapable de faire le « travail d ?explication » préalable à la réforme, et permettrait de peser pour obtenir l ?ouverture de véritables négociations. Il sera également plus difficile d ?imposer des réunions
si elles ne peuvent se dérouler dans le cadre initialement prévu.
Septembre-octobre
Période de recrutement de « formateurs-relais » par les principaux. Le nombre de 5 semble déjà abandonné.
Pendant les Vacances de Toussaint
Pour les « formateurs-relais » : 2 jours de formation académique (+ une journée après les vacances)
De janvier à juin 2016
Pour tous les collègues de l ?établissement : 6 journées de réunions (dont 2 mercredis), placées par les principaux en dehors du temps de service
(en soirée notamment !), et « animées » par les formateurs-relais...